Les avocats du Nordiste Mehdi Nemmouche basent leur défense sur la théorie d'une "exécution d'agents du Mossad" dans laquelle leur client aurait été "piégé".
Les juges d'instruction chargées d'enquêter sur le quadruple assassinat commis en 2014 au musée juif de Bruxelles ont rejeté mardi devant les assises de la capitale belge la thèse d'un possible lien avec le Mossad brandie par les avocats de l'accusé, Mehdi Nemmouche.
"Y a-t-il un élément qui a pu faire penser à des liens avec le Mossad ?", le service de renseignement israélien, a demandé la présidente de la cour.
"Aucun", ont répondu les deux juges, auditionnées depuis lundi et pour toute la semaine sur leur enquête.
Nemmouche "piégé" selon ses avocats
Les avocats de Mehdi Nemmouche, un jihadiste français accusé de ces assassinats, assurent que leur client est innocent et qu'il a été "piégé".Ils allèguent que la tuerie du musée juif n'est pas un attentat du groupe jihadiste Etat islamique (EI), mais "une exécution ciblée d'agents du Mossad".
Si les avocats de la défense n'ont pas encore eu l'occasion de détailler leur version, ils ont déjà affirmé que deux des quatre victimes, un couple de touristes israéliens, Miriam et Emmanuel Riva, avaient travaillé pour le Mossad et vécu à Berlin, où M. Riva aurait selon eux été "vice-consul" et où les époux "surveillaient les mouvements chiites".
Une ancienne comptable pour le Mossad
Selon l'enquête, la famille Riva a bien vécu à Berlin entre 2008 et 2012. M. Riva travaillait alors pour l'ambassade d'Israël dans la capitale allemande.Quant à Mme Riva, elle a bien travaillé pour le Mossad "jusqu'à sa retraite", mais en tant que comptable. "Elle n'était pas sur le terrain opérationnel", ont souligné les juges, qui se sont rendus en Israël pour leur enquête.
Les juges Berta Bernardo Mendez et Claire Bruyneel ont cité une note du dossier signée de la Sûreté de l'Etat, les services de renseignement belges: "L'information parue selon laquelle [les Riva] ont un lien avec le Mossad et qu'il s'agit d'un assassinat ciblé n'est pas fondée".
Interrogé par la présidente sur sa défense, Mehdi Nemmouche est resté impassible : "Mes avocats vous l'expliqueront ultérieurement".