Tuerie du musée juif de Bruxelles : Nemmouche connaissait certains auteurs des attaques de Paris

Abaaoud, Abdeslam, Laachraoui... Nemmouche a été en contact avec plusieurs jihadistes accusés d'actes terroristes en France ou en Belgique, selon les enquêteurs. On fait le point sur les connexions établies.

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Les enquêtes judiciaires en France et en Belgique ont mis en évidence les liens de Mehdi Nemmouche, tueur présumé du Musée juif de Bruxelles, avec d'autres jihadistes. Il s'agit en particulier de ceux de la cellule franco-belge à l'origine des attentats de Paris et Bruxelles.

Le Français est actuellement jugé avec un complice présumé à la cour d'assises de la capitale belge pour quatre "assassinats terroristes" commis le 24 mai 2014. Il est accusé d'être le premier combattant jihadiste de retour de Syrie à avoir commis une attaque en Europe.

Son interrogatoire par la cour est prévu à partir de mardi. Il pourrait permettre d'en savoir plus sur ses rapports avec les auteurs des attaques du 13 novembre 2015 à Paris, qui ont fait 130 morts, et du 22 mars 2016 dans le métro et l'aéroport de Bruxelles.
 
"Tant qu'ils ne démantèlent pas la filière, tout ira bien", dira un jour de juillet 2014 Mehdi Nemmouche à un co-détenu de la prison du Bois d'Arcy, près de Paris, laissant entendre que d'autres attaques sont possibles.

A ce procès à Bruxelles, "notre but, c'est de pouvoir avoir accès aux liens entre [les deux accusés] et d'autres, qu'on connaît, qui ont commis d'autres faits", a expliqué Me Guillaume Lys, avocat d'une des parties civiles, l'Association française des victimes du terrorisme.

Plusieurs connexions ont déjà été établies. On fait le point sur ce que les liens entretenus par Nemmouche avec d'autres terroristes présumés.

 

Abdelhamid Abaaoud

 

 


Mehdi Nemmouche a été en contact téléphonique régulier avec Abaaoud, quelques semaines avant la tuerie du Musée juif, selon les enquêteurs. Le Belge est le cerveau présumé des attentats du 13 novembre. Il a été abattu par la police cinq jours après ces attaques.

Leurs échanges ont eu lieu en janvier 2014, soit au moment où Nemmouche venait de quitter la Syrie. Il s'apprêtait, entre le 21 février et le 18 mars 2014, à voyager en Asie du sud-est via la Turquie. Les deux hommes sont soupçonnés d'avoir combattu ensemble en Syrie en 2013.

 

Salah Abdeslam


Le tueur présumé du Musée juif de Bruxelles a été un temps incarcéré à Bruges. C'était à l'époque où Salah Abdeslam, seul membre encore en vie des commandos de Paris, a rejoint cette prison après son arrestation à Bruxelles le 18 mars 2016.

Et le jour des attentats de Bruxelles, le 22 mars, des enquêteurs belges présents dans la prison ont constaté que les deux hommes, dont les cellules n'étaient pas côte à côte, parvenaient à communiquer en élevant la voix. Nemmouche a ainsi informé Abdeslam de la mort de "Brahim et Sofian" à l'aéroport de Zaventem.
 
Pour les enquêteurs, ces prénoms renvoient aux deux kamikazes belges de l'aéroport : Ibrahim El Bakraoui et Najim Laachraoui, parfois surnommé Soufiane Kayal. Cela montre à leurs yeux qu'Abdeslam et lui les connaissaient.

 

Najim Laachraoui

 

D'autres liens ont été établis entre Nemmouche et Laachraoui, mort à Zaventem après avoir été l'un des artificiers des attentats de Paris, d'après les enquêteurs. Quatre journalistes français, enlevés en Syrie en juin 2013 et libérés en avril 2014, les ont tous deux reconnus comme faisant partie de leurs geôliers.
 
Par ailleurs, les enquêteurs ont découvert un fichier audio attribué à Najim Laachraoui, dans un ordinateur près d'une des planques des jihadistes des attentats de Bruxelles. Le jihadiste belge y évoque l'idée de kidnapper des personnalités pour demander en contrepartie la libération de certains "frères" incarcérés, dont Mehdi Nemmouche.

 

Salim Benghalem

 

Les journalistes otages en Syrie ont également identifié Salim Benghalem, une figure du jihadisme français, probablement tué en Syrie fin 2017, comme un autre de leurs geôliers.

Soupçonné d'avoir joué un rôle central dans l'acheminement de jihadistes depuis la France, il occupait, selon Le Monde, des fonctions bien plus importantes que Nemmouche.
 
En France, Benghalem a gravité dans l'entourage de la filière jihadiste "des Buttes-Chaumont". Il y a rencontré les frères Kouachi, auteurs de l'attentat du 7 janvier 2015 contre le journal satirique Charlie Hebdo, et Amédy Coulibaly, meurtrier le lendemain d'une policière municipale et le surlendemain de quatre personnes dans un supermarché casher à Paris.

 
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