L'Unesco a annoncé qu'elle reportait à 2021 l'inscription des 139 sites franco-belges de la Grande Guerre sur la liste du Patrimoine mondial de l'humanité. Les réactions ne se sont pas fait attendre dans les sites picards, qui comptaient là-dessus pour faire perdurer le tourisme mémoriel.
Avec 23 sites répartis sur ses trois départements, la Picardie est une terre de mémoire de la Grande Guerre, et l'activité touristique y est étroitement liée. Les acteurs de l'économie locale, qui appréhendaient la fin des commémorations du centenaire, comptaient sur l'inscription au Patrimoine mondial de l'Unesco.
Tourisme en péril
"On va bientôt fêter la fin de la Première guerre mondiale, on va avoir un creux d'une année ou deux.", explique Stéphane Demilly, député (UDI) de la Somme. "Si on avait été classé par l'Unesco tout de suite, ça aurait pris le relais sur le plan de l'attrait touristique."
Pour contester cette décision et demander un examen rapide du dossier, l'élu a écrit à la directrice générale de l'Unesco, Audrey Azoulay.
"Mémoire négative"
Pour justifier ce report, l'Unesco évoque ses réticences à promouvoir des sites qu'elle considère porteurs d'une "mémoire négative". Une justification qui ne convainc pas les rédacteurs du projets. Franck Viltart est l'un d'eux, et explique sa surprise : "On peut vraiment s'étonner que des experts du patrimoine mondial parle de mémoire négative, alors qu'Auschwitz-Birkenau a été classé parmi les premiers sites au Patrimoine mondial en 1979, lors de la création de l'Unesco."
L'association "Paysages et sites de la Grande Guerre", initiatrice du projet, compte se réunir pour une réécriture complète du dossier.
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