Le ministre de l'Industrie Emmanuel Macron a déclaré mercredi qu'il allait "continuer à mettre la pression" sur le groupe en crise Vallourec, en demandant des "efforts" sur les salaires des dirigeants et sur le dividende versé aux actionnaires.
"Des efforts seront demandés aux dirigeants du groupe en termes de salaires, des efforts seront demandés aux actionnaires en termes de dividende, et surtout des efforts industriels pour trouver une voie de sortie" à la crise dans laquelle est plongé le fabricant de tubes en acier sans soudure, en raison de la déprime du marché pétrolier, a déclaré le ministre à l'Assemblée nationale, en réponse à une question du député Alain Bocquet (PC/Nord).
Il a précisé qu'il verrait la semaine prochaine le patron de Vallourec, Philippe Crouzet. L'Etat est actionnaire de Vallourec à hauteur de près de 7,5% du capital, via Bpifrance et la Caisse des dépôts et consignations (CDC). Bien qu'il anticipe des pertes nettes et opérationnelles pour 2015, après déjà
439 millions d'euros de pertes nettes cumulées sur les 9 premiers mois de l'exercice en cours, Vallourec a accordé cette année à ses actionnaires un dividende de 0,81 euro par action au titre de 2014, stable sur un an.
Chômage partiel à Saint-Saulve
En avril, le groupe a annoncé la suppression d'ici 2017 de 2.000 emplois, dont 565 en France, et son intention de trouver d'ici la fin de cette année un partenaire majoritaire pour son aciérie de Saint-Saulve, dont la seule fabrication de tubes en acier ne suffit plus à remplir le plan de charge.Cette aciérie électrique employant 350 personnes est au chômage partiel environ 15 jours par mois depuis le début de l'année et perd environ 30 millions d'euros par an, ont confié à l'AFP plusieurs sources.
M. Macron a déclaré mercredi que ses engagements sur le maintien des emplois existants à Saint-Saulve "seront tenus". "Nous continuerons à nous battre pour qu'il y ait des repreneurs industriels qui viennent au tour de table autour de Vallourec", a-t-il ajouté. Il a rappelé que son engagement ne portait que sur l'aciérie de Saint-Saulve, et non sur l'ensemble des sites productifs du groupe en France, pour lesquels "il faut trouver une solution structurelle" car "je n'ai pas de parole magique", a-t-il ajouté.