La sénatrice-maire de Calais, Natacha Bouchart (Les Républicains), "espère" que la venue de Manuel Valls, Bernard Cazeneuve, Harlem Désir et de deux commissaires européens lundi à Calais ne sera pas "un parcours touristique", réclamant "de vrais centres de réfugiés".
"J'espère que ça ne va pas être un parcours touristique", a-t-elle déclaré devant le Centre d'accueil Jules Ferry à Calais, qui jouxte la "jungle" où vivent environ 3.000 personnes tentant de rejoindre l'Angleterre. "Ce n'est pas la France qui accueille, c'est Calais. Il faut arrêter de dire que la France accueille dignement les migrants, elle n'accueille rien du tout", a-t-elle ajouté.
Le Premier ministre Manuel Valls est arrivé lundi matin à Calais, accompagné du ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, du secrétaire d'État aux
Affaires européennes Harlem Désir et de deux commissaires européens, le vice-président Frans Timmermans et le commissaire chargé des questions migratoires, Dimitris Avramopoulos.
Ils visitent notamment dans la matinée le centre d'accueil Jules Ferry. "Ce que j'attends c'est qu'on puisse en arriver, comme on le fait en Allemagne,
à de vrais centres de réfugiés. Aujourd'hui, les commissaires européens vont venir sur le site. J'espère qu'ils auront une réaction en disant +mais alors c'est comme ça que la France accueille les migrants+", a-t-elle lancé, affirmant que la "jungle" était "aujourd'hui un bidonville".
Mme Bouchart a également dénoncé la "fracture" entre les mots et les actes de François Hollande et de Manuel Valls. "On sent une prise de conscience européenne et nationale, on sent que des pays sont prêts à accueillir ces populations et à les gérer, on sent que la France est loin d'être prête", a-t-elle poursuivi.
La sénatrice maire de Calais réclame une aide de dix millions d'euros pour les réfugiés et une aide "entre 50 et 100 millions d'euros" de l'État en "compensation", "pour l'image de la ville".