VIDEO. Brexit : les pêcheurs boulonnais pourront-ils continuer à travailler dans les eaux britanniques ?

Le Brexit inquiète les pêcheurs français, qui pourraient voir leur accès limité dans les eaux territoriales britanniques. Le manque à gagner serait énorme, et les Européens envisagent déjà des représailles.

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Les 900 marins-pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, le plus grand port de pêche de France, pourront-ils continuer à travailler dans les eaux britanniques, leur zone de pêche historique ? Rien n'est moins sûr, à six mois du divorce entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. 

Aujourd'hui, les pêcheurs européens ont le droit de pécher dans les eaux britanniques, et inversement. Les eaux territoriales britanniques sont les plus vastes d'Europe, mais 40 % seulement des prises qui y sont réalisées le sont par nos voisins d'outre-Manche.
 




Alors, les 12 000 pêcheurs britanniques, qui ont voté à 92 % pour le Brexit, veulent que cesse cette situation qu'ils jugent injuste. Le Brexit leur assurerait l'exclusivité de la pêche dans leurs eaux territoriales. Mais pour Eric Gosselin, le directeur de la Coopérative maritime étaploise, c'est inenvisageable : "Il ne faut pas que nos amis Anglais espèrent encore bénéficier du marché français et européen si on ne peut plus accéder aux zones britanniques."
 

Une dépendance réciproque


Et si les Européens sont dépendants des eaux anglaises, les Britanniques le sont au moins autant vis-à-vis de l'Union européenne pour exporter leurs poissons. Car paradoxalement, le pays du fish & chips est un petit consommateur de poissons. Si bien que 75% des prises britanniques sont finalement exportées, principalement vers la France et l'Espagne.
 

L'industrie de la pêche a également besoin des travailleurs européens. La main-d'oeuvre polonaise est par exemple importante sur les postes de découpe, un travail payé 4000 euros par mois. "La chaîne de découpe, c'est un travail qualifié, mais on ne trouve pas d'Écossais pour le faire, ils ne veulent pas," explique Graeme Sutherland, le PDG de l'entreprise Whithelink, plus gros exportateur de produits de la mer d'Écosse.

Ces incertitudes sont déjà à l'origine de conflit dans la Manche. Il y a quelques semaines, des navires français ont tenté, non sans violence, de bloquer les Britanniques qui péchaient des coquilles Saint-Jacques. Si aucun accord n’est trouvé avant le Brexit, le 30 mars prochain, l'histoire pourrait peut-être se répéter. 
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