VIDEO. La ch'tite famille, Johnny, ses projets... Dany Boon se confie

A l'occasion de sa tournée d'avant premières dans la région pour son nouveau film "La ch'tite famille", nous avons rencontré Dany Boon. Il parle de l'émotion et du rire que suscitent son film, de Johnny Hallyday, du ch'ti...

Après l'amitié, il y a dix ans, vous traitez cette fois de la famille et les valeurs du nord. Vous êtes notre meilleur ambassadeur à travers ce film. C'était l'intention ?
Dany Boon : Oui, effectivement, c'était parler de la région du nord à travers cette famille Duquenne, les valeurs d'amour et d'émotion. Il y a des scènes d'émotion que j'ai particulièrement soignées. C'est important pour moi de faire rire mais aussi cette part d'émotion. 

Qu'est-ce qui est arrivé à ce Valentin D.  quand il arrive et quand on le cueille au début du film ? On ne le reconnaît pas. C'est un peu vous, c'est ce qui aurait pu vous arriver ? 
Ça aurait pu m'arriver si j'avais renié mes origines. Si j'avais renié qui j'étais tout simplement. Parce que quand on arrive à Paris, quand on est dans le milieu artistique et qu'on est à Paris, il y une tendance des conseilleurs - qui ne sont d'ailleurs pas souvent les meilleurs avis - de dire "perds ton accent, ça fait province, ça marchera pas..." Moi j'avais des sketchs comme "L'assistante sociale" où je faisais un personnage ch'ti qui avait des problèmes avec son gosse et je parlais comme cha et je faisais "la déprime" , je chantais"Je vais bien, tout va bien". On me disait, tu ne peux pas faire des sketchs sur la déprime, tu ne peux pas faire des sketchs avec cet accent-là.



Est-ce que vous avez failli vous laisser tenter par cette image à travailler ?
Non, c'est-à-dire que ça m'a fait douter. Pas pour ce que je voulais faire. Mais je ne pouvais pas faire autrement, c'est mes racines, ma raison d'être. Je ne pouvais faire autrement que de jouer comme ça et raconter ces histoires. Je me disais tant pis, ça ne marchera pas ou pas bien. En fait, paradoxalement, c'est ce qui a fait que ça a marché plus fort. 



Quand François Berléand dit dans le film "Tiens, voilà les beaufs", qui parle à ce moment-là ? Ce sont les Parisiens qui nous voient comme ça ? C'est vous qui qui grossissez le trait ?
-Non,  c'est certains...  Oui c'est certains Parisiens qui peuvent parler comme ça mais c'est générique. C'est pareil, j'ai pas voulu caricaturer non plus les Parisiens. Le rapport familial entre François qui est un peu le personnage méchant du film : il a une motivation pour être méchant. Il veut que sa fille et son gendre réussissent le plus possible et qu'ils brillent le plus possible donc du coup il va jusqu'à renverser son propre gendre en bagnole pour l'empêcher d'appeler la presse... Et puis il y a cette histoire d'amour avec Constance, cette Parisienne qui d'un seul coup, elle, voit son mari se transformer, redevenir qui il était avant et elle se dit : "Il faut que je fasse le pas vers lui, elle se met à apprendre le ch'ti par amour... C'est plein d'histoires...

Et il y a Line Renaud qui vous dit : "Où qu'on soit arrivés, quelque soit notre succès, il ne faut pas oublier d'où on vient. là, c'est vous qui parlez ?
-C'est ma mère qui parle, là...

On vous l'a toujours dit ça ?
-Il ne faut jamais oublier d'où ch'cest qu'on vient

C'est resté ?
-Oui, c'est resté oui. Bien sûr. Et le fait de dire... Moi j'adore quand il dit : "Jamais j'aurais réussi sans ce mensonge". Et elle lui répond : "Mais qu'est-ce qui te dit que t'a réussi ?". Ça c'est très vrai, c'est très juste. Quelque soit le niveau social qu'on peut atteindre ou quelque soit la réussite ou la notoriété, ça n'a rien à voir avec là où est la vraie réussite. La vraie réussite, elle est dans le coeur. Elle est dans "être soi-même", dans le vrai, quoi et le bien-vivre avec les autres.

La réussite, vous la connaissez... Los Angeles, Paris, le tour du monde et vos racines vous ramènent toujours ici. c'est ça l'idée, c'est que dans votre vraie vie, votre ligne de conduite, elle est là et vous y êtes fidèle, vous restez fidèle à vos racines, à vos attachements, à vos proches ?
-Oui, je reste fidèle à mes racines. D'abord, je viens souvent. Mais surtout, dans mon écriture, {je fais attention] à pas faire un film moqueur ou caricatural. C'est pour ça d'ailleurs que les gens sont émus par le film. C'est pas potache... Y'a du fond, je ne voulais pas que les personnages de Guy et Valérie ou même Line soient excessifs...

La voiture tunée, c'est pas mal quand même, on n'est pas loin ?
-J'ai connu ça

Mais c'est pas général
-Mais d'ailleurs la mobylette, la 103 sport, à la fin, elle est tunée... C'est celle de mon frère en fait.

Elle a vraiment existé cette mobylette ?
-Oui, c'est vrai, c'est la mobylette de mon frère et je l'avais tunée. J'avais fait à l'aérographe un dessin de licorne avec une cascade sur le réservoir...

Vous avez tourné à Oudezeele, c'était important d'avoir une scène tournée dans le Nord ?
-Toutes les scènes du nord sont faites dans le nord. Le film démarre, il y a des plans hélicoptères qui sont très beaux sur les Flandres occidentales.

Pierre Richard, ça aurait pu être votre père de cinéma ? Line Renaud est votre maman de cinéma, Pierre Richard, il arrive tard dans votre parcours finalement...
-Pierre, je l'ai appelé. je lui ai dit : "Est-ce que tu parles ch'ti ?" Il m'a répondu "Ker kie". J'ai dit c'est bon. J'étais très content qu'il accepte et qu'il participe au film. je suis très fan de Pierre Richard. Je montre les films de Pierre richard à mes enfants.

Il fallait attendre 10 ans, pour, après "Bienvenue cghez les ch'tis", faire "La ch'tite famille" ?
-Sûrement... Y'a pas de recette ou de règle... Moi, ça a duré 10 ans avant de refaire un film dans le nord. Les gens me le réclamaient depuis longtemps. Chaque fois que j'étais dans le nord, les gens me le réclamaient.
J'ai mis du temps, simplement, j'attendais d'avoir la bonne idée, l'histoire, d'avoir un film assez riche pour dire ok je suis prêt à faire ce film.

Sans raconter la fin, il y a un moment d'émotion que les circonstances ont magnifié... Ce choix-là, cet hommage à un artiste, c'était prévu ? Comment ça s'est passé ? Quelle était l'idée de départ de cette fin ?
-Non, l'idée c'était simplement que l'anniversaire des 81 ans de ma mère dans le film, de Line, que ce soit en fait une réponse au début du film. Comment se passe les 81 ans ? Il font semblant de ne pas savoir et puis il y a cette fête. Et je voulais que le père qui est très désagréable tout au long du film chante une chanson pour sa femme. Une chanson d'amour et  quoi de plus beau que "Que je t'aime" de Johnny ?
Donc non, c'était prévu bien avant...


Les circonstances font que la fin de ce film est aussi poignante que beaucoup de grands moments d'émotion dans "La Ch'tite famille"
-Oui, c'est très émouvant, même pour moi, de le revoir. C'est très émouvant. On était très proches. J'aimais beaucoup Johnny.

Il avait adoré "Bienvenue chez les ch'tis ?
-Oui, même tous mes films. il était fan de mes films. J'avais même un projet avec lui. je voulais lui proposer un rôle, on en parlait régulièrement. Malheureusement...

Ça aurait été quoi ? Vous aviez une idée ?
-Je voulais qu'il joue dans un de mes films.J'avais un rôle pour lui d'un chef gitan, mais bon... C'était une idée. c'est un scénar' que j'ai pas écrit mais...

Il était partant ?
-Oui, bien sûr. Très.

Des gens vous ont posé la question du prochain film. est-ce que vous referez un film, sans parler du prochain, un film en ch'ti ? Parce que le ch'ti, ça donne des idées de scénario, il y a plein d'histoires à raconter...
Oui, bien sûr, oui j'adore tourner dans la région et si j'ai une idée forte, je viendrai oui bien sûr.

Donc en 2018, fin 2018, on se revoit pour fêter le 25 millionième spectateur de "La ch'tite famille", pour battre le record ?
(Rires)
-Non, non, on s'en fout des records !
C'est pas le nombre de spectateurs, c'est l'intensité de l'émotion qui compte...



A La Voix du Nord, Dany Boon s'est également confié sur ces futurs projets et notamment son prochain film en tant que réalisateur : «  Ce serait un tournage en 2019 pour une sortie en 2020. Pour l’instant, ça se passe à Marseille. Si tout va bien, ce serait avec Kad Merad et Alice Pol. Je suis en train d’écrire. (...) C’est un film qui tournerait autour des assurances. » Dany Boon tournera avant cela en tant qu'acteur dans une adaptation du «Dindon» de Feydeau, avec Guillaume Gallienne. 

Tout le week-end, Dany Boon et les acteurs de "La ch'tite famille" sont dans les Hauts-de-France pour présenter le film en avant-première. Les premiers échos sont positifs.

 

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