Par un décret publié en fin de semaine dernière, le Gouvernement a autorisé l'ouverture des commerces de détail de textiles comme les merceries. Objectif : favoriser la fabrication de masques par les particuliers. Un succés, comme chez Laurie Bouin au Portel (62).
Avec la fermeture des magasins dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de Covid-19, les tissus et les élastiques sont devenus des objets de toutes les convoitises, des matériaux essentiels pour fabriquer des masques alternatifs. Les particuliers sont nombreux à s'être mis à la couture pour fabriquer leur propre masque et depuis vendredi, les magasins commercialisant ces matériaux, ou confectionnant des masques, sont autorisés à rouvrir.
La mercerie ne chôme pas
Une file d'attente devant cette mercerie, du jamais vu depuis plusieurs décennies. Derrière son masque fait maison, on devine aisément que Laurie Bouin, est heureuse de reprendre contact avec la clientèle. Elle le fait avec toutes les précautions d'usage et comme investie d'une mission !
" Je sais que toutes les petites mains qui savent un petit peu coudre, à la machine ou à la main, ont envie de participer à l'effort collectif, de fabriquer des masques pour leur entourage ou pour donner à ceux qui en a besoin. "
L'ouverture de ce commerce de proximité - avant le déconfinement - est vécue comme une véritable aubaine que ce soit par la clientèle habituelle ou la nouvelle. " J'ai l'habitude de venir dans cette mercerie ", explique cette cliente équipée de son masque alternatif fait maison. " C'est bien qu'ils fassent aussi des masques et c'est très bien. Moi, je les fais moi-même et je viens donc ici, me ravitailler en fourniture ! "
Commandes de masques qui explosent
" Je ne sais pas vraiment où obtenir des masques en ce moment ! Comme arrive la reprise du travail, de l’école,, il ne faut pas s'y prendre à la dernière minute ! ", constate cette cliente sous son écharpe utilisée comme fragile protection. Car en plus de vendre le matériel nécessaire, Laurie fabrique des masques. Une soixantaine par jour...
Elle tourne à plein régime, tout en tentant de répondre aux coquetteries des clients : " Les hommes demandent assez sobre, sans fleur, sans motif. Les femmes aiment plutôt justement avoir quelque chose d’élégant. Les jeunes voudraient du noir ! On fait le mieux possible. "
Même si les masques en tissu peuvent désormais être vendus en pharmacie et bientôt dans les bureaux de tabac, la France en manque cruellement. À tel point que cette mercerie boutique rencontre déjà des problèmes d'approvisionnement d'élastique. " J'ai beaucoup de demandes, et il est nécessaire de commander. Je les fabrique avec des liens, maintenant et c'est mieux. Ça ne blesse pas derrière l'oreille, avec du ruban, vous nouez autour de votre tête et ça prend bien la forme du visage " précise Laurie Bouin.
Car la spécialité de "Mode et Laine", c'est bien la laine depuis 3 générations ! Son stock de tissu, lui, n'est pas infini, moins rémunérateur et très énergivore. À travers cette crise sanitaire, Laurie espère donc fidéliser une nouvelle clientéle.