La Ligue Protectrice des Animaux du Nord de la France s’occupe de 350 animaux confinés à Lille et Roubaix. Mais ses ressources financières sont en baisse et elle lance un appel à la générosité du public.
Ils s’appellent Lipton, Mao ou Hura. Chaque jour, les petits pensionnaires des refuges de la Ligue Protectrice des Animaux du Nord de la France profitent du soleil, malgré le confinement. La LPA-NF gère les refuges de Lille et de Roubaix et assure la mission de fourrière animale de 120 communes de la métropole lilloise.
En ce moment, elle accueille 350 animaux, comme l’explique Cristina Devulder, la porte-parole de l’association : «Nous avons réussi à en placer 150 dans des familles d’accueil, juste avant le confinement, pour libérer de la place. Mais nous n’avons pas assisté, comme nous le craignions, à une vague d’abandons. Il n’y a donc aucun risque de saturation dans nos deux refuges pour l’instant ».
Ressources en baisse
Pas de saturation, mais beaucoup moins d’activité et donc moins de revenus ! La LPA-NF ne dépend que des dons. Elle ne reçoit aucune subvention et elle n’est pas rattachée, comme on le croit souvent, à la SPA, la Société Protectrice des Animaux. Actuellement, les refuges sont fermés au public et il n’y a plus d’adoption possible jusqu’à nouvel ordre. Cristina Devulder précise : « D’habitude, nous avons cinq adoptions par jour en moyenne, et jusqu’à dix le samedi ! On demande 240 euros pour un chien, 120 pour un chat. Pour les NAC, Nouveaux Animaux de Compagnie, cela varie selon l’animal. Ce prix comprend les vaccins, la puce et la stérilisation. Mais en ce moment, plus rien ».Adoptions suspendues
La SPA de son côté réclame au gouvernement une dérogation pour que les gens puissent venir adopter les pensionnaires de ses 62 refuges, comme cela a été mis en place en Belgique. Mais la LPA-NF n’y est pas favorable : « On ne peut pas choisir un animal d’après une photo sur internet et faire une adoption par téléphone. Il faut qu’il y ait une vraie rencontre avec l’animal, un échange de visu. Nous voulons prendre le temps d’expliquer les choses aux familles adoptantes, pas faire ça en quelques minutes. Nous sommes loin de la saturation, donc pas la peine de se précipiter ! Et puis faire rentrer du public dans nos refuges, ça multiplie les risques de contagion pour nos équipes et leurs familles ».
Chute des interventions d’urgence
Car les équipes sont toujours sur le terrain. La LPA-NF compte une trentaine de salariés, administratifs, soigneurs, vétérinaires, agents d’accueil et personnels d’astreinte qui interviennent 24h sur 24 et 7 jours sur 7 dans le cadre de la fourrière animale. Ces interventions ont chuté avec le confinement, dix à quinze par jour en temps ordinaire, le même nombre actuellement mais par semaine ! «Ces interventions sont financées en partie par les communes concernées », précise Cristina Devulder. « Et les propriétaires participent également, quand ils viennent récupérer leur animal, pour les frais de déplacement, pension et soins éventuels ».
Appel aux dons
Moins de revenus donc, et pourtant les dépenses sont toujours là pour la LPA-NF. Cristina Devulder ajoute : «Il faut continuer à nourrir et soigner les pensionnaires et payer les salaires du personnel. Nous avons besoin de soutien et nous lançons donc un appel aux dons sur internet. La période est d’autant plus difficile que nous devons faire sans l’aide des bénévoles confinés chez eux. Alors, chacun fait un peu plus que d’habitude et retrousse ses manches ! Mais j’ai un peu d’espoir néanmoins. J’ai lu hier sur le site de la Confédération nationale de défense de l’animal à laquelle nous sommes affiliés que le ministère de l’Agriculture autorise désormais la venue des bénévoles dans les refuges sous certaines conditions ! ».
1 200 chatons chaque été
La grande crainte pour la LPA-NF maintenant, c’est l’arrivée en masse des chatons. Cristina Devulder s'inquiète : « La période de reproduction des chats commence. Si le confinement est toujours d’actualité dans quelques semaines, on aura du mal à gérer. Chaque été, 1 200 chatons arrivent dans nos refuges et si on ne peut pas les faire adopter, ce sera vraiment très compliqué pour nous».