VIDÉO. La crise sanitaire a-t-elle vraiment poussé les grandes surfaces à se tourner vers le local ?

Avec la crise sanitaire, de nombreuses grandes surfaces ont revendiqué un tournant vers le local comme Auchan. L'enseigne nordiste a prévu que 20 % de ses produits proposés en magasins proviennent de partenariats locaux en 2022. Qu'en est-il dans les faits ? 

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Des saucisses qui viennent de Wormhout, du saumon de Téteghem, des volailles de Licques et du lapin d'artois,... Dans cet hypermarché Auchan, situé à Grande-Synthe, le tournant vers le local était entamé bien avant que ne survienne la crise sanitaire.
Avec une quarantaine de partenariats, il fait partie des bons élèves de l'enseigne et compte jusqu'à 15 % de produits locaux dans le rayon frais.


Mais le confinement n'a pas vraiment dopé les envies de local des clients : "C'est toujours la même chose, on va regarder les prix", témoigne l'un d'eux. Une autre s'inquiète de la crise à venir du fait de l'épidémie de coronavirus : "Vu ce qui arrive, on a moins de sous qui rentrent", reconnaît-elle. 

Seule une cliente fait part de sa prise de conscience lors du confinement : "On se rend compte qu'on va chercher trop loin ce que l'on a tout près de chez nous. Malheureusement, il a fallu cette crise pour s'en rendre compte et en prendre conscience."

Deux nouveaux partenariats durant le confinement

Le groupe de grande distribution nordiste a développé un circuit à part pour les producteurs locaux. Les échanges se font sans centrale d'achat et passent directement du producteur au directeur du magasin. 
Mais ce n'est pas une nouveauté dans cet hypermarché. À sa création en 1974, le magasin avait noué son premier partenariat avec un local : "On n'est pas sur un phénomène de mode", affirme Bertrand Duhaudt, responsable commercial. "On est sur une rencontre avec des fournisseurs, avec la qualité d'un produit. Il faut que ça matche et ça a bien fonctionné avec Sylvain. On a démarré l'aventure."
 

Sylvain Charvet est producteur et transformateur à 50 kilomètres du magasin, au Chênelet, à Landrethun-le-Nord, dans le Pas-de-Calais. Dans sa conserverie, il encadre une équipe de 25 employés en insertion et travaille avec 80 producteurs locaux. 

Il transforme leurs produits en soupe, jus de fruits, confitures dont 18 sont référencées dans la grande surface. 

S'il avait déjà entamé des négociations avant le confinement, celui-ci lui a permis d'accélérer la signature du partenariat avec l'enseigne de grande distribution. 

Un partenariat pour développer le Chênelet


Avec ce partenariat, il espère diversifier et augmenter sa production. Son objectif à terme étant de former plus de personne en insertion et de les qualifier davantage pour les aider à trouver du travail, notamment dans l'agroalimentaire. 

"Ce qui m'intéresse, c'est de pouvoir travailler sur le long terme, d'apporter de la qualité tout en garantissant une belle insertion pour nos équipes. On veut maintenir nos prix d'achat et nos prix de vente au bon niveau pour que l'ensemble des membres de la filière puissent durer dans le temps", reconnaît Sylvain Charvet, directeur commercial du Chênelet. 

Très attaché au développement des compétences de ses employés, le Chênelet investit régulièrement dans des machines plus performantes. Avec le partenariat, les volumes devraient augmenter et permettre aux employés de s'habituer à un rythme de travail proche de celui des grandes industries comme l'agroalimentaire. 

Moins de 10 % du volume de produits vendus


Pour garder son équilibre financier, le transformateur de Landrethun-le-Nord a imposé son prix au distributeur. Il espère que cette politique persistera sur les prochaines années : "Ça ne m'intéresse pas de vendre à un prix la première année, puis de devoir le baisser les années suivantes."

Face aux géants de la grande distribution, Sylvain Charvet s'est fixé une limite pour rester maître de son destin : celle des 10 % de volume de produits qui leur sont vendus. Le reste étant vendu dans leur boutique, dans des magasins bios ou dans des points de vente de proximité. "Il est important pour nous de ne pas dépasser ce taux pour garder notre liberté et ne pas trop dépendre de ce nouveau partenariat", reconnaît-il.
Selon lui, le succès du partenariat tient à trois choses : l'important maillage territorial que le Chênelet a réalisé avec les autres producteurs locaux, la qualité de produits, mais aussi leur transformation par des employés en insertion. 
 
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