Le cycliste picard recommande la plus grande prudence à l'occasion du retour sur les routes des cyclistes et cyclotouristes.
Ce premier jour du déconfinement est attendu avec impatience par tous les pratiquants de vélo : professionnels, amateurs licenciés, cyclotouristes ou simples promeneurs. Pratiquer ce sport était très limité dans la zone de 1 km autorisée par l’attestation de sortie. Désormais, tous les cyclistes pourront aller à 100km de chez eux, sans limitation de durée. Mais les coureurs pros appellent les usagers à la plus grande prudence.
A la demande de la Sécurité routière, Arnaud Démare vient ainsi d’enregistrer une vidéo destinée aux réseaux sociaux. Dans ce clip de 1 minute 30, le sprinter picard demande aux cyclistes moins expérimentés que lui, de respecter les règles élémentaires de prudence. Après deux mois de confinement, il pourrait y avoir beaucoup de cyclistes sur les routes cette semaine, avec en plus un trafic plus important de véhicules provoqué par la reprise de l’activité économique et l’ouverture des écoles.
« Soyons responsables de nos attitudes afin d’éviter de surcharger les hôpitaux avec des accidents de la route que l’on pourrait éviter », affirme ainsi le coureur beauvaisien, qui demande aussi aux automobilistes d’être vigilants et « indulgents avec ces nouveaux usagers de la route sans carrosserie, qui sont très vulnérables ». Et de rappeler les conseils de base : « Portez un casque, signalez votre position et vos changements de direction ».
L’ancien vainqueur de Milan-San Remo se dit « très content de retrouver les routes de l’entraînement toujours en ayant un œil, en essayant d’anticiper les usagers ».
Comme tous les coureurs professionnels français, Arnaud Démare est à l’arrêt depuis la mi-mars et s’est entraîné chez lui sur home trainer. Avant cette longue période de confinement générale, il en avait déjà subi une en février après le Tour des Emirats Arabes Unis. Il était resté en quarantaine dans un hôtel d’Abu Dhabi, avec ses équipiers de Groupama-FDJ, ainsi que les coureurs de l’équipe nordiste Cofidis, à la suite de détection de cas de coronavirus dans le peloton.
Boom du vélo ?
Le message de Arnaud Démarre a été relayé sur les réseaux sociaux par d’autres coureurs professionnels comme l’Arrageois Adrien Petit, impatient lui aussi de reprendre la route. Après avoir été interdit au début du confinement, le vélo est désormais privilégié par les pouvoirs publics, qui veulent éviter la surcharge des transports en commun. D’où les incitations à utiliser la bicyclette pour se déplacer ou se rendre au travail.
Dans une étude publiée cette semaine, la Fédération française de cyclisme souhaite ainsi que « la modification des usages qui découlera de la crise sanitaire actuelle doit être une opportunité pour le développement de la pratique du vélo ». Dans cette enquête très chiffrée réalisée par l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique), on constate un retour du vélo dans le centre des grandes villes, et une forte hausse de son usage pour aller au travail.
Les investissements des collectivités dans les politiques cyclables ont augmenté de 40% en dix ans, et les retombées économiques du tourisme à vélo (+46% en dix ans), représentent 5,1 milliards d’euros par an. Mais la France est encore à la traîne de ses voisins européens. Avec 5% de la pratique quotidienne principale du vélo, notre pays se situe loin de l’Italie (13%), la Belgique (15%), l’Allemagne (19%), et surtout le Danemark (30%) et les Pays-Bas (43%), le royaume incontesté incontesté de la petite reine… L’ADEME constate aussi une forte baisse de la pratique des enfants et des jeunes, notamment des collégiens qui représentaient dans les années 90 les principaux usagers.
Avant la crise sanitaire, les retombées directes des usages du vélo étaient déjà estimées à 8,2 milliards d’euros par an et près de 80 000 emplois.
Nul doute que ce secteur d’activité va être boosté dans les prochaines semaines.