Les méthodes de travail ont changé pour s'adapter aux mesures sanitaires.
Après deux mois d'arrêt, ou de gros ralentissements pour les entreprises qui ont maintenu leur activité, le secteur du bâtiment a repris des forces ce lundi, à la faveur du déconfinement. Une reprise qu'il a fallu encadrer avec le respect des gestes barrières.
"On voit que l'employeur prend soin de nous"
À Villeneuve-d'Ascq, sur un chantier de la société de BTP nordiste Rabot-Dutilleul, la prise de températures est par exemple obligatoire à l'entrée du site. Des questions sont posées aux ouvriers sur différents symptômes, et des petits distributeurs de gel hydroalcoolique ont été installés çà et là dans l'édifice en construction.
"On sent quand même la différence, mais c'est comme ça, malheureusement !" confie Taylor Buignet, compagnon coffreur bancheur, pour qui "c'est une habitude à prendre". "C'est rassurant, au moins on voit que l'employeur prend soin de nous quand même", assure de son côté Sébastien Caron, chef d'équipe.
Autre exemple d'adaptation à la distance de sécurité : la capacité des pièces servant de "base vie" a été réduite de moitié, de dix à cinq personnes, avec la nécessité d'en installer d'autres.
40% des chantiers de l'entreprise à l'arrêt
Ce surcoût financier, l'entreprise a pu le négocier avec son client, dans un contexte général assez tendu. "Les pressions viennent de partout", souligne Ludovic Rimaux, maître d'ouvrage "On parle certainement beaucoup de la pression du gouvernement, mais il y a aussi la pression des entreprises."
"On a du mal à avoir une vision exhaustive de l'impact global, puisque forcément on reprend, mais on reprend pas avec le niveau de production qu'on avait avant", reconnaît de son côté Jimmy Culiez, directeur d'une agence de Rabot Dutilleul. Et la reprise restera progressive : 40% des chantiers de cette entreprise sont toujours à l'arrêt.