C'est un habitué des exploits. Après avoir réalisé la double traversée de la Manche en août dernier, le wimereusien Steve Stievenart s'entraine pour faire la traversée en relais du lac Baïkal (en Russie) l'été prochain.
Sur la digue de Wimereux, sa silhouette est désormais bien connue des promeneurs. Steve Stievenart : 1m85, 120 kilos en impose. Il est surtout l'auteur d'un exploit : premier nageur français à avoir réussi une double traversée de la Manche à la nage, avec pour seul équipement un simple slip de bain, un bonnet et ses lunettes. C'était en août dernier. 35 heures à nager dans l'eau froide et salée au milieu des cargos et des méduses.
Objectif : le lac Baïkal
Alors pour s'adapter aux conditions extrêmes, Steve s'entraîne jour et nuit. Deux entraînements quotidiens, quel que soit le temps. L'objectif : résister au froid extrême, car le Wimereusien a en ligne de mire le lac Baïkal en Russie. Il envisage cet été de le traverser en relais avec 7 autres athlètes. 120 km soit près de 30 heures de natation.
Le régime "phoque"
Avant chaque traversée, Steve Stievenart s'astreint à un régime strict. "Je mange 1 kg de poissons par jour, ça en fait 7" explique-t-il en faisant griller un plat de harengs dans sa cheminée. En 3 ans, il a ainsi pris 47kg. "C'est du bon gras, mon organisme stocke ce gras, c'est mon carburant et ma combinaison naturelle. Ça me protège du froid, comme les phoques. C'est mon régime "phoque" lâche-t-il dans un éclat de rire !
Un rêve de gosse
Sa passion le suit jusque dans son salon. A 43 ans, Steve Stievenart collectionne les récits d'exploits. Sur les murs de son séjour sont encadrés des photos et des articles de presse consacrés à tous ceux qui ont traversé la Manche avant lui. Il désigne un cadre avec la photo d'une femme. "C'est une américaine, c'est la première femme à avoir traversé la Manche. Je récupère tous les documents, je suis tellement passionné !"
Tout est parti de son grand-père. "Un jour, j'avais 7 ans, je suis venu avec mes grands-parents voir une traversée de la Manche. A l'époque, elles démarraient de la France. Ça me paraissait surhumain de passer d'un pays à l'autre à la nage."
Aujourd'hui sa vie est rythmée par les marées. Dans une mer d'encre, Steve Stievenart s'enfonce dans la nuit. Température extérieure ressentie : 2 degrés, température de l'eau à peine 6 degrés. "C'est très difficile, concède-t-il, mais ces moments-là sont très importants car pendant ma double traversée, je pensais à ces moments."
Un moral d'acier, une santé de fer : ses armes pour affronter le lac Baïkal en juillet prochain.