Oscar transforme les fèves de cacao provenant de sa plantation familiale au Togo, en tablettes de chocolat naturel. Une entreprise éthique sans aucun intermédiaire basée dans l'Ain. Oscar fait tout lui-même. À 26 ans, il est la tête d'une affaire qui prend de l'essor.
Oscar Namessi est chocolatier à Dompierre-sur-Veyle, dans la Dombes. C'est au cœur des Dombes qu'Oscar transforme ses fèves. Elles proviennent directement de la plantation familiale.
Sans intermédiaire
De la torréfaction des fèves de cacao à l'étape du tempérage pour obtenir un produit fini à l’aspect bien brillant, le jeune homme confectionne chaque jour 40 tablettes d'un chocolat naturel. "Je ne mets que du cacao, du beurre de cacao, et du sucre de canne bio non raffiné, que je raffine moi-même", explique Oscar Namessi.
C'est un stage chez un grand chocolatier suisse qui a provoqué le déclic chez Oscar, ingénieur agroalimentaire de formation. Ce dernier décidé de proposer son chocolat éthique. Il crée sa chocolaterie en avril 2023. Il doit tout apprendre.
"Mon objectif, c'était de me rendre utile pour l'environnement. Et je n'avais pas l'impression de le faire en grande entreprise, je faisais surtout du marketing. Donc, ça avait du sens de pouvoir le faire moi-même, de A à Z, avec ma famille," ajoute-t-il. "À la fin, quand j'ai la tablette dans la main, il y a une certaine émotion".
Histoire de famille
"Le plus important pour moi, c'est de faire quelque chose d'éthique, qui respecte l'humain et l'environnement", assure Oscar.
C'est aussi une histoire de famille qui conduit jusqu'au Togo. Parfait, le père du jeune chocolatier, possède cinq hectares de plantations de cacao dans la région de Badou. L'idée de relancer une production de cacao locale s'est vite imposée. Le père et le fils décident de redonner vie à ces cacaoyers jusqu'alors en friche. Ils embauchent des métayers et deviennent producteurs.
Le père et le fils décident de redonner vie à ces cacaoyers jusqu'alors en friche. Ils embauchent des métayers et deviennent producteurs. L'idée de rendre vie à des champs laissés à l'abandon s'est imposée. "Ils ont goûté leur propre cacao et ils se rendent compte qu'ils peuvent en tirer quelque chose. C'est l'avantage de ce qu'on a fait pour les fédérer. On facilite leur intégration et comment ils peuvent vivre de leur produit", explique Parfait Namessi. "Ce n'est pas seulement nous, ça fait vivre aussi les métayers, leurs familles et un village". Une fierté pour le père du jeune entrepreneur qui a aussi voulu montrer "à la population locale qu'ils ont un trésor".
Crise
La dernière récolte, 350 kg, il l'a ramené du Togo. L'augmentation du prix du chocolat pour les consommateurs du monde entier est en partie liée au changement climatique qui fait grimper le prix du cacao. Les récoltes ont été bouleversées. Les cours du cacao augmentent avec des estimations de production revues à la baisse. Mais Oscar est confiant.
"Malgré la crise du chocolat, je suis sauvé par le fait d'avoir mes propres plantations. On fait de l'agroforesterie. Les terres se renouvellent bien et on arrive bien à supporter les changements climatiques", explique Oscar.
Prochain voyage pour le chocolatier aindinois : en janvier afin de cultiver de nouvelles idées. Une tisane à partir d'écorce, du savon, des mendiants au gingembre et manioc. Oscar souhaite aujourd'hui diversifier son activité en valorisant 100% de la cabosse, le fruit du cacaoyer.