VIDÉO. De l'Afrique à l'Orient, les "artistes voyageuses" sont à l'honneur au musée de Pont-Aven

Parmi les œuvres exposées : des photos de l'aventurière Alexandra David Neel
Le reportage de Claire Louet et Gwenaëlle Bron ©France 3 Bretagne

La nouvelle exposition du musée de Pont-Aven dans le Finistère s'intitule « Artistes Voyageuses, l’appel des lointains ». Elle réunit le travail d'une trentaine d’artistes et de photographes qui ont voyagé à travers l'Afrique et l'Orient entre la Belle Époque et la Seconde Guerre mondiale.

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Le Musée de Pont-Aven a choisi cet été de mettre en avant le travail de ces premières féministes, des pionnières qui ont ont parcouru le globe, de l'Afrique à l'Orient. 

Alors que les écoles d'art sont réservées aux hommes, ces artistes voyageuses obtiennent des bourses de l'institution coloniale ou décrochent des commandes pour les compagnies maritimes.

Dès les années 1880, elles peignent la vie dans les colonies. Peu ont laissé leur nom dans l'histoire de l'art. Femme à l'époque coloniale, c'est un peu la double peine.

Alors qu'on était en période de décolonisation, ces images des colonies étaient à contre-courant. En plus après la Seconde Guerre Mondiale, c'est la peinture abstraite qui était en vogue, pas la peinture figurative

Arielle Pélenc

Commissaire de l'exposition l'Appel des lointains

Une trentaine d'artistes, 150 oeuvres sont à découvrir, parmi lesquelles les photos d'Alexandra David-Neel qui fut la première femme européenne à se rendre dans la cité interdite de Lhassa au Tibet.

L'exposition au musée de Pont Aven illustre ainsi l'émancipation des femmes, leur liberté de créer et de voyager. Les oeuvres n'évoquent pas systèmatiquement la décolonisation.

Pour ces femmes, il s'agit de trouver une nouvelle source d'inspiration, comme lorsque les artistes venaient en Bretagne chercher l'exotisme et le pittoresque du temps de Gauguin.

Sophie Kervran

Conservatrice en chef du musée de Pont-Aven

Le regard de ces femmes artistes est différent de celui des hommes, plus ethnographique, avec beaucoup de portraits et de scènes de la vie quotidienne."Il n'y a pas les connotations habituelles de l'orientalisme avec ces tableaux de femmes dans les harems, entourées de palmiers ou des représentations d'oasis" souligne la conservatrice.

Ces oeuvres, témoins de l'expansion coloniale, proviennent des réserves du musée où elles étaient enfermées depuis les années 1950, avec l'idée d'en expliquer le contexte et l'histoire.

A voir jusqu'au 5 novembre 2023.

(Avec Claire Louet)

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