Jean-Pierre Strich est devenu champion du Grand Est en remportant une course sur 800 mètres chez les plus de 75 ans. Le secret de sa longévité : ne pas trop en faire tout en restant régulier. Notre équipe l'a rencontré lors d'un entrainement sur la piste du stade de Cernay (Haut-Rhin), où il est licencié.
Il court depuis plus d'un demi-siècle et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Jean-Pierre Strich, à 75 ans, ne lâchera pas ses baskets, c'est bien décidé. Quatre fois par semaine, par tout temps, qu'il pleuve ou qu'il vente, il s'entraîne. En solo sur les sentiers autour de chez lui ou avec ses amis de l'Entente Haute Alsace (EHA), le club sportif de Cernay, dans le Haut-Rhin, où il est licencié.
En juin, il a couru le 800 mètres en 3 minutes et 28 secondes à Remiremont, dans les Vosges, ce qui a fait de lui le nouveau champion du Grand Est, catégorie master M8, dans cette discipline. "Cette catégorie désigne la tranche d'âge allant de 75 à 79 ans. On change de catégorie tous les cinq ans", explique Jean-Pierre Strich à notre équipe qui l'a rencontré sur la piste du stade de Cernay.
Le champion septuagénaire a fait du 800 mètres sa spécialité. C'est sur cette distance qu'il avait le plus de chance de se classer. "Le 800 mètres c’est deux tours de piste, psychologiquement ça me va, j'aime bien. Après avoir fait le premier tour, je me dis allez tu y vas, il reste qu’un tour à faire, c’est ça qui me tient".
Un exemple
Une médaille bien méritée pour ce phénomène, exemplaire pour sa régularité et sa persévérance. Tout commence en 1965 grâce à son prof de sport de l’époque. Depuis, Jean-Pierre Strich engrange de beaux souvenirs comme ceux des marathons du Mont-Blanc, un titre de champion de France, jusqu'à celui de champion du Grand Est cette année. Pour autant, ce coureur infatigable ne court pas forcément après les médailles. "Je n'y pense pas trop. Après, quand on l'a, on est content".
Ses fidèles compagnons de course, un petit groupe de cinq ou six personnes, reconnaissent en lui une source de motivation. Comme Khalfoun Messaoud, l'entraîneur du club EHA . "Contrairement à ce qu’on pourrait penser le 800 mètres est une épreuve très exigeante. Il est un exemple d’humilité et de vie". Patrick Hartmann, la trentaine, ne cache pas son admiration. "C'est un modèle. Il est là toutes les semaines à s’entraîner, à se confronter au chrono. Il court deux, ou quatre fois par semaine. Entre nous, on se dit qu'arrivés à son âge, on aimerait bien pouvoir faire ce qu’il fait".
Se ménager pour durer
Justement, qu'est-ce qui fait tenir ce papi au cœur infatigable ? Même s'il admet que c'est parfois un peu difficile, en particulier dans les cent derniers mètres d'un 800, la course à pied reste avant tout un plaisir. "C'est un moment de détente". Et s'il avait un conseil pour les plus jeunes, ce serait de ne pas faire d'excès. "On me pose souvent la question, la seule chose que je réponds est qu’il ne faut pas trop en faire quand on est jeune, pas trop de marathons. Il faut y aller mollo mais régulièrement".
Fort de cette devise, Jean-Pierre, arrivé à l'âge de 75 ans en bonne santé, veut tenir le cap. Il envisage de faire encore quelques courses "qui m'apportent plaisir et satisfaction". Prochain défi : le trail d'Altkirch, le 9 septembre.