Les appels à la mobilisation des jeunes pour voter aux élections législatives se multiplient : Kylian Mbappé en marge de l'euro de football, ou encore l'influenceur de Vitry-sur-Seine Squeezie, dans sa lettre ouverte aux jeunes. Qu'en pensent les premiers intéressés ?
Au pied du Panthéon dans le Ve arrondissement de la capitale, juste à côté de la bibliothèque Sainte-Geneviève, les étudiants suivent la politique sur leur portable. Ici, l’appel de la star du football à voter contre les extrêmes n’a pas forcément convaincu.
"Je suis déçu. Cela fait 20 ans que les gens font barrage. On n'a plus envie de faire barrage. Ce serait plus intéressant de dire (...) pour qui il faut voter", affirme un étudiant.
Sur la terre de M'Bappé à Bondy, en Seine-Saint-Denis, son engagement est salué. "Ça redonne un peu espoir quand il y a des figures aussi influentes et qui ont autant de notoriété, appellent les jeunes à aller voter", assure une jeune Bondisienne.
"Le RN ne vous aidera pas"
"Allez voter les 30 juin et 7 juillet prochains, et gardez en tête que voter pour un parti qui prône la haine, la discrimination, et la peur de l'autre n'a jamais été une solution."
L'influenceur Squeezie semble avoir été plus convaincant dans sa lettre postée à ses quelque 8,8 millions d'abonnés sur Instagram. Dans son long message, le créateur de contenus dénonce "les dangers et les lourdes conséquences de l'arrivée d'un parti d'extrême droite au pouvoir" et fustige la "propagande intensive soutenue par certains médias."
"Dans sa lettre à tous les jeunes, il fait juste un bilan de ce que le RN a fait et il confronte le RN à toutes ces contradictions, c’est hyper pédagogique et ça permet d’éviter de tomber dans les pièges de l’extrême droite", commente une étudiante.
"Insécurité culturelle"
Si les jeunes votent traditionnellement plutôt à gauche, aux Européennes, le RN et Jordan Bardella, très présent sur les réseaux sociaux, a réussi à capter une partie de cet électorat.
22% des 18-24 ans comptent ainsi voter pour le parti à la flamme aux législatives, selon un sondage Elabe publié la semaine dernière. Ils étaient 6% à avoir donné leur voix à la formation de Jean-Marie Le Pen au premier tour des législatives de 2002.
Selon le politologue Pascal Perinaud, "la jeunesse n’est pas seulement en insécurité économique. Elle est en insécurité culturelle et quelque part le Rassemblement national lui offre des repères forts, la nation, la fierté d’être français, l’impression que l’on va contre une société qui se défait."