Si elle est parfois brusque ou si elle ne va souvent que dans un seul sens, la conversation a des vertus thérapeutiques. Sur une péniche parisienne, une association accueille gratuitement du public pour susciter les échanges dans le cadre d'ateliers ou d'activités de groupe. Une manière, pour certains, de trouver leur place ou de surmonter des problèmes personnels.
La Maison de la Conversation parie sur le pouvoir du verbe. Elle propose des ateliers, persuadée qu'échanger des idées c'est s'emparer de la citoyenneté. Pour Xavier Cazard, son fondateur : "La conversation, ce n'est pas le consensus, ce n'est pas être d'accord avec l'autre, c'est, au contraire, s'intéresser à la différence, se nourrir de la diversité pour aller voir les choses un peu plus loin et comprendre que ce sont tous ces points de vue qui permettent de faire un collectif".
L'endroit est né pendant le confinement, non loin de la Porte de Clignancourt, quand chacun vivait replié sur soi. "Entre le boulevard Ney et le périphérique (...) il y a quatre niveaux de pauvreté et un seul point commun : tout le monde veut partir (...), ça, c'était pendant le confinement, depuis, on a appris à découvrir ce quartier qui est un quartier formidable".
Cette maison de quartier est une association. Elle s'autofinance en louant des espaces pour des séminaires et des réunions. Les sous récoltés lui permettent d'offrir des activités entièrement gratuites. La conversation, concrètement, ici, ce sont des rencontres et des créations participatives.
Un temps pour parler et un temps pour guérir
Ce soir-là, c'est atelier broderie, "le fait de toujours faire le même mouvement va nous aider à entrer dans un état méditatif" d'après Lucie Chaptal, l'intervenante du jour. Ce rendez-vous artisanal est consacré à des femmes victimes de violences sexuelles.
Pour celles dont la vie ne tenait parfois qu'à un fil, la conversation apaise. "C'est un moment de partage (...) converser autour de certains sujets communs va apporter une importance, surtout dans le soin" assure une participante.
Pour Lucie, "le but de l'atelier c'est en fait la mise en commun de témoignages et c'est ça qui va inspirer les uns et les autres à avancer dans leur processus de guérison". La conversation comme moyen d'émancipation donc. D'abord ancrée dans un quartier prioritaire, la maison espère faire des petits et s'implanter dans tout le pays.
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