Jardiner sans pesticides ? C'est possible et c'est facile ! On vous donne quelques conseils

Depuis le 1er janvier 2019, seuls les produits phytopharmaceutiques d'origine naturelle sont disponibles pour les jardiniers amateurs. Exit les pesticides et autres insecticides chez les particuliers. Un jardin complètement écolo ? C'est possible ! On vous dit comment. 

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Du 20 au 30 mars, la 14e édition de la semaine sans pesticides encourage les actions qui visent à améliorer la biodiversité dans les jardins des particuliers. Changer ses habitudes, pas facile quand on a toujours jardiné avec des produits chimiques. Allez, on vous aide à chasser la petite bête de façon naturelle. 

Quelles alternatives naturelles aux pesticides ?

Pour jardiner "bio" il suffit de faire appel à nos souvenirs et se remémorer les gestes simples de nos grands-parents. Bouillie d'ortie, savon noir, bicarbonate de soude et un peu d'huile de coude, autant de méthodes efficaces et non polluantes.  

- Le savon noir, par exemple, a de multiples vertus pour le jardin. Naturellement dotés de propriétés insecticides et bactéricides c'est aussi un adjuvant de premier choix dans diverses préparations destinées au traitement. Efficace contre les pucerons, les chenilles, et certaines araignées,  il s’utilise toute l’année sur les plantes annuelles et vivaces, rosiers, arbustes, arbres. Petit conseil : munissez-vous de l’authentique savon noir et non de produits à base de savon noir.  De son côté, José, une jardinier limousin récupère la cendre de la cheminée. "Les limaces détestent la cendre, elles arrêtent de manger les plantes!" nous assure-t-il. 

Le bicarbonate de soude ou le vinaigre blanc sont également d'excellents alliés du jardinier. Le bicarbonate de soude permet de désherber naturellement et c'est aussi un excellent protecteur des cultures contre certains champignons et parasites. On évite toutefois de le pulvériser directement sur les fleurs mais plutôt à la racine.

- Le purin d’ortie. C'est la reine des préparations du potager ou des jardins de fleurs. Il combine des qualités d’engrais naturel et d’antiparasite. Grâce à sa forte teneur en azote,  le purin d’ortie apporte les éléments nutritifs indispensables à la terre et aux plantes. 

-Le paillage : Afin d'éviter la prolifération de mauvaises herbes, les professionnels recommandent d'utiliser le "paillage".  Cela permet de protéger les végétaux des bioagresseurs. A savoir aussi que l’aspérule odorante ou le lierre, limite la présence des mauvaises herbes. Si 'l’invasion est trop importante, privilégiez la lutte mécanique. Avec une tondeuse ou en versant de l’eau bouillante. "Moi j'utilise le couteau à désherber, je le plante au sol, je fais le tourner un peu et j'arrache, ça prend plus de temps mais ça marche bien", nous assure un client croisé dans les allées d'une jardinerie. 

-Place au compost : fini l'engrais chimique, désormais on utilise le compost. Cela permet, dans un premier temps de nourrir les habitants, puis dans un second temps d'apporter de bons nutriments au sol. 

- Favoriser le local : Planter des plantes locales, au bon endroit selon l’exposition et la nature du sol. 

Moi je laisse faire la nature... Parfois les limaces mangent tout et parfois tout pousse
Un jardinier amateur fataliste

La guerre aux insectes dévoreurs

Pour agir contre les ravageurs, la taille sélective peut être efficace. Il reste aussi toutes les préparations de purins et décoctions à base de plantes (ortie, consoude, fougères…) servant d’activateur de croissance, de répulsif, d’insecticides. Utiliser les plantes et les animaux auxiliaires pour lutter contre les maladies et les ravageurs. Depuis le passage de la loi, les magasins spécialisés ont donc totalement revu leurs marchandises. Certains clients ont encore besoin de conseils pour le bon usage des nouveaux produits

On a des clients qui ont eu des tomates bleues ! Ils ont trop traité alors qu'il y a d'autres solutions sans traitements ! 
 Stéphane Nivert, responsable jardinerie à Champenoux (Meurthe-et-Moselle)

Des ateliers anti-pesticides

Afin d'accompagner les "primo-jardiniers-bio", certaines communes ou associations mettent en place des ateliers d'information et de jardinage écolo. 

Une prise de conscience générale qui rassemble de plus en plus d'acteurs publics. Aujourd'hui 110 nouvelles collectivités ont reçu le label "Terre saine" du ministère de la Transition écologique.

   A Harfleur en Normandie, les employés municipaux n'utilisent plus de produits phytosanitaires. C'est à l'aide d'un chalumeau qu'ils traquent la mauvaise herbe. Le bilan est positif, mais cela leur prend plus de temps. Une méthode validée par les enfants. 

La nature, on a envie de la préserver, on a envie que les générations futures puissent en profiter  comme nous on en a profité
Une jeune jardinière

Du Round-up encore en rayon !

Afin de ne pas perturber les clients, les distributeurs ont conservé les mêmes noms sur les flacons. Pas d'affolement si vous tombez sur du Round-up, désormais il est composé sans glyphosates avec de nouveaux pesticides biodégradables. 

Rapportez vos pesticides !

Bidons, bouteilles, flacons, et autres contenants, qu’ils soient vides, souillés ou avec un reste de pesticides, ils doivent être rapportés en déchetterie ou en un point de collecte temporaire, si possible dans leur emballage d’origine. Il ne faut en aucun cas les jeter à la poubelle, ni les déverser dans les canalisations. Renseignez-vous auprès de votre commune pour trouver la déchetterie la plus proche ou un point de collecte temporaire.

Que dit la loi ?
Afin de réduire les risques liés à l'utilisation des pesticides pour le grand public, la loi du 6 février 2014 visant à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national a interdit, à partir du 1er janvier 2022, la vente aux particuliers ainsi que la détention et l'utilisation par ces derniers, de tous les produits phytopharmaceutiques, à l'exception des produits de biocontrôle, des produits à faible risque et des produits dont l’usage est autorisé dans le cadre de l’agriculture biologique. Cependant, la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte a avancé de 3 ans l'échéance du 1er janvier 2022. C'est ainsi, qu'à partir du 1er janvier 2019, les produits phytopharmaceutiques « de synthèse chimique » seront interdits pour les utilisateurs non professionnels.ette interdiction concerne également les collectivités qui n’ont plus le droit depuis le 1er janvier 2017 d’utiliser les pesticides chimiques* sur les espaces verts, les forêts, les voiries ou les promenades accessibles ou ouverts au public.
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