Le gouvernement s'est engagé d'ici à la fin mars, à un accord spécifique avec la Normandie, région oubliée de la modernisation ferroviaire, pour la doter de trains Intercités neufs, a déclaré jeudi soir à l'AFP le président normand Hervé Morin (UDI).
A l'issue d'une rencontre avec le secrétaire d'Etat aux transports Alain Vidalies, M. Morin s'est félicité de "la volonté commune d'aboutir" qui s'est manifestée au cours de la réunion et de "l'ouverture du gouvernement sur la solution très innovante que nous avons proposée, à savoir que la région prenne la gouvernance des trains Intercités", en échange d'un effort budgétaire de l'Etat pour l'acquisition de trains neufs. "Il n' y a pas d'obstacle à cette idée-là, que Matignon et le ministère des transports regardent avec intérêt", a-t-il dit. "On s'est fixé avec Alain Vidalies que l'accord financier soit conclu avant le 31 mars", a-t-il précisé.
Un budget entre 600 et 700 millions d'euros
L'acquisition de ces trains représente un budget "entre 600 et 700 millions d'euros", a-t-il indiqué. La modernisation rapide des trains Intercités concernerait les lignes Paris-Rouen-Le Havre, et Paris-Caen-Cherbourg, pour lesquelles le service s'est notoirement détérioré depuis quelques années. La prise de la gouvernance de ces trains Intercités par la Normandie supposerait une prise en charge parallèle du déficit éventuel des lignes. L'opposition de gauche au conseil régional critique cette option, estimant qu'elle ferait courir un grand risque financier à la région."Je me réjouis d'avoir obtenu de l'Etat cet engagement pour les Normands. La situation actuelle du transport ferroviaire en Normandie, dont l'immobilisme des précédents exécutifs régionaux normands ces dix dernières années est en partie la cause, n'est plus acceptable" Hervé Morin, président de région
"Je me réjouis d'avoir obtenu de l'Etat cet engagement pour les Normands. La situation actuelle du transport ferroviaire en Normandie, dont l'immobilisme des précédents exécutifs régionaux normands ces dix dernières années est en partie la cause, n'est plus acceptable", a affirmé un peu plus tard M. Morin dans un communiqué. "On peut donc espérer qu'avant 2020 la Normandie ait enfin des conditions de transport dignes de ce nom", a-t-il ajouté. Ne disposant pas de ligne TGV, la Normandie doit être dotée d'une ligne nouvelle, pour des trains roulant un peu moins vite, mais à une échéance encore lointaine. Guillaume Pepy avait déclaré il y a quelques années que la SNCF, dont il est le pdg, avait "une dette vis à vis de la Normandie".