Fusillade de Montpellier : Cazeneuve suggère au maire d'éviter la polémique

Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a suggéré, dans un courrier adressé à Philippe Saurel, maire de Montpellier, d'éviter "l'outrance et la polémique", ce dernier disant refuser que sa ville "devienne Chicago" après un double homicide survenu dans sa ville.

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Au lendemain d'une fusillade qui a fait deux morts dans un quartier populaire de Montpellier samedi, le maire de la ville Philippe Saurel (DVG), a demandé "instamment" à Bernard Cazeneuve lors d'une conférence de presse, l'envoi de 20 à 30 policiers supplémentaires, disant refuser que sa ville "devienne Chicago".

Dans une lettre adressée à l'élu de l'Hérault, et dont l'AFP a obtenu copie, le ministre estime que "quelle que soit l'émotion" suscitée par une telle affaire, la fonction d'élu doit conduire "à éviter tout à la fois l'outrance et la polémique". Sur le fond, le ministre a assuré au maire qu'aussi "marquante" soit cette affaire, elle "ne saurait caractériser" la réalité de la délinquance de Montpellier, qui "n'a pas grand chose à voir avec les comparaisons, en forme de raccourci, puisées dans l'histoire de la prohibition américaine".

Bernard Cazeneuve rappelle ainsi à l'édile que les indicateurs statistiques sont "bien orientés" à Montpellier depuis le début de l'année 2014, avec notamment une diminution de 24% des faits de grande criminalité. Quant aux effectifs de police demandés par Philippe Saurel, le ministre, qui doit se rendre à Montpellier en septembre, affirme que Montpellier a bénéficié de 12 policiers supplémentaires entre 2013 et 2014, passant de 458 à 470 fonctionnaires. S'il rappelle que la majorité précédente avait supprimé en France plus de 13.000 postes de policiers et gendarmes, il assure à l'élu que la question des effectifs sera "bien entendu" abordée lors de leur rencontre.

Le maire de Montpellier avait prévenu dimanche que si le ministre de l'Intérieur se rendait à Montpellier "avec une valise vide", il ne le recevrait pas.

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