Le groupe américain Mondolez, propriétaire majoritaire de l'enseigne Carte noire, a annoncé sa fusion avec un autre groupe international, le Néerlandais DEMB. Une fusion qui inquiète les 164 salariés de l'usine de Lavérune, près de Montpellier. Ils sont en grève depuis dimanche.
Depuis l'annonce de cette fusion, l'intersyndicale dispose de très peu d'information si ce n'est par voie de presse. Une situation inadmissible à leurs yeux qui n'est pas pour rassurer les salariés de l'usine qui ont appris par les médias le rachat par l'italien Lavazza, avec l'aval de Mondolez et de DEMB, des activités cafés et des marques "L'Or" et "Café Grand-Mère" pour 600 millions d'euros soit "38% de l'activité du site de Lavérune.
Après on connaît la musique semble dire les syndicats qui compte beaucoup sur la commission européenne qui doit se prononcer sur le rapprochement entre les deux groupes, américains et néerlandais.
En grève depuis dimanche
L'objectif avoué des deux multinationales est de concurrencer le groupe suisse Nestlé. Pour cela, Mondolez l'américain, propriété de Kraft Food et DEMB qui appartient à la famille allemande multi-milliardaire, Reimann 5ème fortune Outre-Rhin ont décidé de "se séparer de leurs marques françaises".
Ces grandes manoeuvres ne sont pas pour rassurer les salariés qui ont décidé de débuter un mouvement de grève à partir de dimanche et jusqu'à mardi.
Les syndicats ont fait par de leurs inquiétudes aux décideurs politiques locaux qui ne comprennent pas ce retournement de situation alors que l'entreprise avait embauché 65 salariés en 2013 pour justement concurrencer Nestlé.
Un aventure industrielle montpelliéraine
L'usine de torréfaction de Lavérune fait depuis longtemps parti du paysage local. Avant de s'appeler Carte Noire, elle a été le point de départ d'une vraie aventure industrielle, initié par un Montpelliérain, un certain Jacques Vabre.
L'aventure débute en 1953. Cet enseignant fou de commerce est le premier à torréfier du café selon une méthode industrielle. En 1968, il lance le premier café moulu sous vide sur le marché. Ce n'est que dans les années 1970 que le Néerlandais DEMB entre au capital de l'entreprise montpelliéraine qui entre temps s'est fait un nom avec "El Gringo".