Un ex-légionnaire jugé pour assassinat aux assises de l'Hérault : "j'ai commis l'irréparable"

Un ex-légionnaire "en échec total", qui n'a pas "supporté" que sa compagne "lui échappe" en même temps que sa carrière militaire se brisait : c'est le portrait dressé de Mansour Larabi, lors de son procès pour assassinat devant les assises de l'Hérault, à Montpellier.

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"J'ai commis l'irréparable"


Mansour Larabi, ancien légionnaire, a raconté, ce mardi, sa version de la nuit tragique du 10 au 11 février 2012.
L'accusé parle clairement. Sa voix est étranglée par des sanglots.

Elle m'a dit qu'elle avait rencontré quelqu'un d'autre. À partir de là j'ai perdu pied. Je l'ai étranglée. J'ai commis l'irréparable.", déclare Mansour Larabi.

"J'ai fait n'importe quoi"


"À partir de là, j'ai fait n'importe quoi. J'ai attaché le corps d'Adeline, je l'ai mise dans un sac et je l'ai jetée dans le gouffre de l'Œil doux.", poursuit l'accusé.

Reportage F3 LR : C.Alazet et E?Garibaldi ©F3 LR


"Je ne dois pas fuir mes responsabilités"

Suite à ça, j'ai attenté à ma vie. Je ne voudrais pas être là (...) je sais qu'il faut que je sois là, je ne dois pas fuir mes responsabilités.", déclare l'ex-légionnaire.

Mansour Larabi a également demandé pardon à la famille de son ex-compagne pour la souffrance que son récit allait à nouveau leur causer.

"Il n'a rien planifié"


"Il sentait qu'Adeline Beau allait lui échapper, il ne l'a pas supporté", d'autant "qu'il avait déjà été rejeté par l'armée", a expliqué à la barre le neuropsychiatre Marce Danan.
L'expert, qui a vu Mansour Larabi peu de temps après son arrestation en février 2012, a décrit un homme "calme", "correct" "d'une intelligence vive", "choqué" mais "d'une grande lucidité" et éprouvant "manifestement des remords".
"Il n'a rien planifié, il a eu une impulsion. Je suis ferme là-dessus", a-t-il martelé.

 

Récit : J. Gaussen


Rencontre sur internet


M. Larabi, aujourd'hui âgé de 38 ans, est accusé de l'assassinat par strangulation à Béziers, dans l'Hérault, dans la nuit du 10 au 11 février 2012 de la jeune pâtissière de 26 ans qu'il avait rencontrée cinq mois auparavant via internet et qui souhaitait le quitter.
Le corps de la jeune femme, mère d'une fillette de deux ans, avait été retrouvé ligoté, dans un sac militaire lesté de pierres, dans le Gouffre de l'Oeil doux, près de Narbonne, dans l'Aude, où le couple avait coutume de se promener.

"Ici pour assumer"


Pour la Légion, également en désertion depuis le 9 février 2011, ce qu'il conteste. C'est dans ce contexte qu'Adeline Beau lui aurait annoncé un jour plus tard vouloir passer le week-end avec un autre homme.

Je suis ici pour assumer ce que j'ai fait", a dit Mansour Larabi, lundi, celui qui a tenté de se suicider le jour de la Saint-Valentin 2012 pour "rejoindre" Adeline.


"Je me suis rendu coupable d'un crime odieux, a-t-il déclaré. "Je tiens à demander pardon à Anaé" (la fille de la victime) "et à la famille d'Adeline".
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