Des louvetiers commencent à patrouiller dans le massif du Razes vers Ribouisse pour effaroucher le loup à la demande de la préfecture de l'Aude. Les éleveurs victimes des attaques du loup seront indemnisés.
Des lieutenants de louveterie assermentés ont commencé à patrouiller dans le massif du Razes, dans l'Aude, où la présence du loup est officiellement
confirmée, pour l'effaroucher et l'éloigner des brebis qu'il pourrait attaquer, a annoncé mardi la préfecture à Carcassonne.
Ces louvetiers sont des collaborateurs bénévoles de l'administration nommés par les préfets. Ils ont globalement pour mission de concourir à la régulation et à l'élimination des animaux susceptibles d'occasionner des dégâts (dont les sangliers), ainsi qu'à la gestion des espèces strictement protégées comme le loup.
"Des lieutenants de louveterie patrouillent dès à présent sur les communes de Fenouillet du Razes, de Hounoux et de Ribouisse (Aude) et
effectuent des tirs d'effarouchement", a précisé la préfecture dans un communiqué.
Ces tirs ne visent pas à tuer l'animal mais à le faire fuir.
"La mise en oeuvre d'autres moyens d'effarouchement, basés sur la mise en place de dispositifs automatiques lumineux et sonores, sera arrêtée dans les tout prochains jours avec la profession", a annoncé la préfecture. Mais si "de nouvelles prédations sur des troupeaux étaient constatées en dépit de ces premières mesures, des tirs de défense pourraient être envisagés et autorisés par arrêté préfectoral, à proximité des troupeaux ayant subi ces attaques", a-t-elle averti.
Le loup a été formellement identifié grâce à des photos prises le 7 mars à Plavilla (123 habitants), à une demi-heure de route de Castelnaudary.
Cette présence est un nouveau signe du retour du loup en France où il avait disparu avant les années 1940 et où il est réapparu par extension progressive des populations italiennes depuis 25 ans.
Le loup est classé comme animal "strictement protégé" au titre de l'annexe II de la Convention de Berne, qui interdit de le capturer, de le mettre à mort, et
de détériorer ses sites de reproduction et aires de repos. En France, il est néanmoins autorisé d'en tuer un certain nombre chaque année, dans des conditions très encadrées.
La préfecture a par ailleurs confirmé qu'une indemnisation serait versée aux éleveurs concernés par des attaques de troupeaux. "Cette procédure, déjà mise en oeuvre dans le département au bénéfice de deux éleveurs en fin d'année dernière, va être systématiquement poursuivie", a-t-elle assuré.