Fermeture de Steelcase, les salariés espèrent un soutien de l'État

L'entreprise d'ameublement Steelcase a annoncé en juin dernier la fermeture du site de Wisches (67). Une nouvelle qui a bouleversé les salariés de l'usine, parmi lesquels une centaine de Vosgiens est employée. Face au désarroi de leurs maris, un collectif de femmes de travailleurs s'est créé. 

Réunis sur le parking de l'entreprise le 26 juin 2014, L'annonce de la fermeture du site de Steelcase a eu l'effet d'une bombe de part et d'autre de la frontière Alsace-Lorraine. L'usine représente un bassin d'emploi important pour la vallée de la Bruche, de la Plaine et du Rabodeau. L'entreprise américaine implantée à Wisches (67) emploie 210 salariés et une cinquantaine d'intérimaires. Parmi eux, une centaine de Vosgiens.

Se mobiliser sur internet :

Les employés ont été assommés par cette annonce, beaucoup d'entre eux sont actuellement en dépression", explique avec émotion, Virginie Arnould, conjointe d'un salarié de Steelcase.


Le désarroi de ces hommes a poussé cette femme, à créer une page internet pour défendre ces travailleurs. Au départ, cette communauté rassemblait des épouses de salariés, puis, petit à petit, les salariés, des élus et des riverains des trois vallées impactées par la fermeture de cette usine ont rejoint ce mouvement.

L'objectif de cette page est de mobiliser tous les acteurs, mais également de montrer à un potentiel repreneur que tout ce que souhaitent les salariés, c'est travailler."


Les commerçants des environs affichent des tracts par solidarité. La fuite de près de 300 familles entraînerait un manque à gagner gigantesque pour ces petits commerces. Régulièrement, de petits groupes de salariés s'invitent dans des manifestations pour sensibiliser la population à leur cause. 

Pour alerter les pouvoirs publics :

En parallèle, une pétition adressée au Ministre du Redressement Production a été lancée et a recueilli pour l'heure plus de 1.000 signatures. Reçus par un conseiller d'Arnaud Montebourg, les syndicats ont demandé à l'État de surveiller le dossier de reprise de l'entreprise. Un émissaire de l'Agence de développement économique du Bas-Rhin (Adira) rencontrera dans les jours à venir la direction et les salariés afin d'entamer les négociations.

Des actions entreprises en attendant que Steelcase dévoile son plan social. Le groupe devrait annoncer ses projets en août prochain quand une partie de la masse salariale sera en congé. Pour l'heure des délocalisations vers l'Espagne, la République Tchèque ou encore l'entreprise mosellane de Sarrebourg sont évoquées.

Une décision "sans raisons économiques valables" :

La décision de se séparer du site de Wisches reste obscure pour les travailleurs. Le groupe basé à Grand Rapids, Michigan, affiche un chiffre d'affaires de 2,9 milliards de dollars en 2013. Un montant qui rend dérisoire, les 10 millions d'économie engendrés par la fermeture de l'entreprise alsacienne.

Ce montant représente une goutte d'eau pour une multinationale de cette taille. C'est une délocalisation sans raisons économiques valables", s'indigne Virginie Arnould,


Un reclassement redouté :

La moyenne d'âge de la masse salariale de l'usine alsacienne est d'environ 50 ans. Les salariés les plus anciens redoutent d'être mis sur le carreau au profit d'employés plus jeunes en cas de reprise du site.


Un dialogue de sourds :

Démoralisés, les salariés ont ralenti la cadence sur les chaînes de montage. Une attitude que Steelcase a décidé de contrer grâce au versement de primes. Le groupe promet aux salariés une prime de 3.000 euros échelonnée sur plusieurs mois si l'activité remonte à 80 % de la production. L'usine alsacienne doit honorer environ 500 commandes dont une passée par le ministère de la Défense.

Cette année, l'entreprise qui emploie 10.000 salariés dans le monde et 1.000 personnes en France a déjà fermé le site allemand de Durlangen.
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