Lundi 30 mai, le conseil régional Grand Est se réunit pour la première fois à Metz pour voter le budget primitif 2016 de la nouvelle région. Une séance de haute importance, car il s’agit de dépenser au mieux 2 milliards et demi d’euros. Avec un gros souci : les lignes TER menacées.

L’année 2016 doit traduire la nouvelle organisation de la région XXL. Avec quatre priorités évoquées par le président Richert : compétitivité, territoires, jeunesse et vivre ensemble.
Parmi les postes budgétaires les plus importants, la jeunesse : elle représente 790 millions d’euros. Quand aux territoires, il faut les quadriller :

 Plus nous devenons grand, plus nous voulons être proche... c’est une obligation, un enjeu
démocratique » a affirmé le Président du Grand Est devant la presse ce vendredi à Metz.

«Trois maisons du Conseil régional seront établies. A Strasbourg, Metz et Chalons. Avec ce nouveau poids, il faut aller au plus près des habitants ».
Douze agences territoriales seront ouvertes. Pas simplement des bureaux d’accueil : 25 personnes environ par bureau. Au risque de contredire l'objectif même de la réforme régionale : la réduction des coûts. "On fera des économies sur la durée. "
Or la difficulté principale de ce budget 2016, le premier de la mandature, reste les moyens financiers, sachant que plusieurs baisses des aides de l’Etat sont prévues. Moins 96 millions en 2016, moins 136 millions en 2017.


Les dix commandements de Philippe Richert

Devant la presse, l’ancien président de la Région Alsace a fait part de sa feuille de route. Ses « dix commandements ». Comme autant de défis à relever.
1. La cohérence des politiques pour les besoins d’aujourd’hui (cohérence avec l'Etat, avec les autres collectivités locales)
2. L’organisation territoriale : "on respecte les engagements pour restaurer la confiance". L’administration doit être réorganisée, sans mobilité forcée pour les agents.
3. Les transferts de compétences à venir : il faudra recalculer dépenses et recettes.
4. Nouvelle fiscalité régionale. Le Premier ministre est d’accord. Elle est attendue pour le budget 2017. Y aura-t-il une écotaxe routière ?
5. Harmonisation des conditions salariales des agents de la Région.
6. Clause de revoyure pour adapter le contrat de plan Etat-Région (PER) d’ici deux mois.
7. L’identité des territoires : "une grande région connectée, trilingue (français-anglais-allemand), et attractive."
8. Faire face aux imprévus : « la SNCF a "découvert" que son réseau n’était pas bien organisé sur le plan de la sécurité, elle a délaissé des travaux, et elle dit : "je ne peux pas le gérer dans sa totalité, notamment pour certaines lignes TER" ». Elle ne va donc plus investir sur ces lignes. Ce qui signifierait dans un futur proche, des lignes fermées. Il y a 11 lignes concernées dans le Grand Est soit 700km. Pour les sauver, la Région devra mettre la main à la poche. Une dépense non prévue de 350 millions d’euros ! Il faudra trouver des solutions d’ici deux mois, en partie dans le cadre du plan Etat région.
9. Rassurer les territoires ruraux et soutenir les agglomérations
10. Maîtriser les dépenses de fonctionnement.


"Richert rate sa rentrée !"

Le groupe socialiste régional a lui aussi fait sa conférence de presse en amont des débats budgétaires. Pour le PS, la droite de Philippe Richert a "raté son entrée" pour cet acte fondateur qu'est un premier budget. La gauche déplore l'absence de cap, une gestion le nez dans le guidon : "Richert fait table rase du travail mené dans les services depuis plus d’un an et demi (...) aucune méthodologie claire pour faire participer les citoyens aux réflexions et aux choix des politiques" lancent les socialistes.

Richert ne voit pas plus loin que le bout de l’Alsace ! Une région qui semble aujourd’hui bien plus dirigée administrativement que politiquement ! D’autant plus que la droite applique la règle du 1er arrivé, 1er servi dans les nouveaux dispositifs qu’elle met en place."Communiqué du groupe socialiste








Autre grief : selon la gauche, la majorité "ne prend pas la mesure des enjeux de notre nouvelle région et nous fait prendre du retard" dans l'évolution vers une économie post-industrielle, basée sur les nouvelles technologies.
Enfin les socialistes s'inquiètent pour l'avenir des acteurs socio-économiques, associatifs, sportifs ou culturels. Et des mesures sociales existantes (aide universelle aux familles à la rentrée scolaire, rénovation énergétique des logements, aides à l’emploi et aux projets associatifs, soutien aux maisons de santé pluridisciplinaires, etc.) qui pourraient être menacées pour faire des économies.

Les débats s'annoncent donc animés dans l'hémicycle messin ce lundi.
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