Jean-Pierre Masseret, le candidat socialiste pour la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine a dû attendre 18h, mardi 8 décembre 2015, pour savoir que sa liste serait présente au second tour des élections régionales en ACAL. Il sera présent au second tour mais sans l'investiture socialiste.
Comme l'ensemble de ses colistiers et des observateurs qui ont vécu cette journée dans un climat de quasi-hystérie collective relayée sur les réseaux sociaux, Jean-Pierre Masseret, le candidat socialiste pour la région Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine a dû attendre 18h, mardi 8 décembre 2015, pour savoir que sa liste serait présente au second tour des élections régionales en ACAL. Seuls 71 colistiers se sont retirés.
Le président sortant du conseil régional de Lorraine faisait depuis la veille et plus encore ce mardi l'objet d'une fronde de plusieurs de ses colistiers, bien décidés à obtenir malgré lui le retrait de la liste, pour ne pas favoriser une victoire du FN. Et notamment en Meurthe-et-Moselle :
#acal2015 14 colistiers ont démissionné liste Masseret en Meurthe-et-Moselle sur 24
— Rivet Philippe (@PhilippeRivet) 8 Décembre 2015
"Nous sommes en train d'appeler tous les candidats, les uns après les autres. Nous essayons de les convaincre de se retirer", expliquait dans la journée Anne-Pernelle Richardot, numéro un de la liste Masseret dans le Bas-Rhin, qui a elle-même annoncé son retrait sur Twitter, pour "faire barrage" à l'extrême-droite.
Jean-Pierre Masseret avait déposé sa liste dès lundi après-midi, une décision fustigée depuis Paris par le Premier ministre Manuel Valls. "Personne ne peut comprendre qu'on puisse favoriser" la victoire du FN, a-t-il lancé, en appelant à voter pour le candidat de la droite Philippe Richert au second tour. A l'instar des secrétaires d'Etat Jean-Marc Todeschini et Christian Eckert, tous deux lorrains, et des maires de Metz et de Strasbourg.
Pour obtenir le retrait de la liste Masseret, la moitié des candidats devaient signifier par écrit qu'ils renonçaient, soit 95 personnes sur 189. Leur décision devait être enregistrée en préfecture avant 18h ce mardi. Au-delà, la liste était considérée comme définitivement enregistrée - avec ou sans l'accord de ceux qui y figurent.
Vers 16h, les partisans du retrait avaient rassemblé 80 signatures, sur les 95 nécessaires, indiquaité à l'AFP l'un d'eux, le maire de Verdun Thierry Hazard, en colère à l'idée de se retrouver "candidat malgré (lui)" si la liste était maintenue.
L'ex-ministre et ex-eurodéputée Catherine Trautmann, candidate dans le Bas-Rhin, s'est aussi prononcée pour le retrait, de même que le président du conseil départemental de Meurthe-et-Moselle, Mathieu Klein.
Jean-Pierre Masseret, qui répète depuis des semaines qu'il vaut mieux "affronter le FN" plutôt que l'éviter, a précisé qu'il n'avait pas de prise sur la démarche de ceux qui essayent d'enterrer sa liste.
"Si 50% de mes colistiers font une demande collective de se retirer, je n'ai plus juridiquement de liste, et je suis cuit, mais ce n'est pas à mon initiative, en aucun cas", avait-t-il souligné dans la journée au micro d'Europe 1.
Selon des informations rassemblées par l'AFP, les candidats favorables à l'enterrement de la liste étaient majoritaires dans le Bas-Rhin et dans la Marne. "En Meurthe-et-Moselle, on en est à la moitié, mais en Moselle, c'est plus dur", expliquait à l'AFP Julien Vaillant, tête de liste en Meurthe-et-Moselle.
Le PS retire à Jean-Pierre Masseret son investiture socialiste
Le Parti socialiste a retiré son investiture dans le grand Est à la liste conduite par Jean-Pierre Masseret, qui se maintient au second tourdes élections régionales malgré le risque de victoire du FN, a indiqué mardi à l'AFP une porte-parole du parti.
"Le secrétaire national du PS aux élections, Christophe Borgel, a confirmé que l'investiture du PS avait bien été retirée à la liste conduite par M. Masseret", a dit à l'AFP Corinne Narassiguin.
Le retrait de l'investiture ne l'empêche pas de se présenter dimanche prochain mais il ne pourra pas se réclamer du PS ni arborer le logo du parti sur ses bulletins de vote et affiches de campagne.
Selon M. Borgel, 91 des 170 colistiers socialistes de la liste de Jean-Pierre Masseret avaient déclaré, mardi en fin d'après-midi, qu'ils souhaitaient se retirer de la liste. Mais seuls 71 retrait ont été confirmés à la préfecture à Strasbourg.