Depuis le début du mouvement des "Gilets jaunes" le 17 novembre dernier, les deux camps comptent leurs blessés. Les manifestants dénoncent des violences de la part des forces de l'ordre qui expriment elles aussi leur ras-le-bol.
En quelques heures, il est devenu le symbole des violences policières en marge des manifestations des "Gilets Jaunes". Samedi 12 janvier, lors de l'acte IX du mouvement, Lilian, 15 ans a été grièvement blessé au visage. Machoire fracturée, joue déchirée...Selon sa mère qui a décidé de porter plainte contre X, l'adolescent était parti faire du shopping et ne participait pas aux manifestations.
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200 signalements sur la plateforme de l'IGPN
Un usage disportionné de la force. C'est ce que de nombreux manifestants reprochent aux forces de l'ordre. En deux mois de mouvement des "Gilets jaunes", la plateforme de l'IGPN (Inspection générale de la police nationale) qui permet de signaler les violences policières, a déjà recueilli 200 plaintes. Dans le viseur notamment de la Ligue des Droits de l'Homme (LDH) : les grenades de désencerclement et les lanceurs de balles de défense qui peuvent causer des blessures graves.
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Des observateurs dans les cortèges
Dans les cortèges, ils s'identifient grace à des gilets jaunes et bleu, leur fonction d'observateur inscrite dans leur dos. Depuis un an, la LDH et la Fondation Copernic ont mis en place un Observatoire des pratiques policières à Toulouse. Lors de chaque manifestation déclarée en Préfecture, des observateurs se mêlent à la foule, appareil photo à la main, afin d'enregistrer d'éventuels abus policiers.
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Des policiers à bout de nerfs
Eux non plus ne sont pas épargnés par la violence : en 8 semaines, 1050 policiers, gendarmes et pompiers ont été blessés lors des manifestations des "Gilets jaunes". Au 15 janvier, la cagnotte qui a été ouverte en leur faveur sur internet par Renaud Muselier avoisinait le million et demi d'euros. Sollicitées toutes les semaines depuis le 17 novembre, les forces de l'ordre accusent le coup.
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L'utilisation du LBD controversée
Face à la polémique concernant l'utilisation des lanceurs de balles de défense (LBD), le directeur général de la Police nationale, Eric Morvan, vient de faire une petite mise au point. Dans un document envoyé le 15 janvier aux policiers - document auquel France 3 a eu accès - il précise les règles d'utilisation de ces engins. Circonstances, distances de tirs, zones visées...Le préfet de police demande à ses troupes de "veiller rigoureusement au respect des conditions opérationnelles" liées à l'usage de cette arme.Le Défenseur des droits, lui, va plus loin. Ce jeudi 17 janvier, il a demandé la suspension de l'utilisation des LBD, notamment lors des manifestations de "Gilets jaunes". Jacques Toubon qui a souligné la "dangerosité de ces armes" a indiqué que sa proposition visait à "prévenir pluôt que soigner".