La cour de cassation a tranché : Dieter Krombach est définitivement condamné pour la mort de sa belle-fille

La plus haute juridiction française a rejeté le pourvoi en cassation de Dieter Krombach, condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour violences aggravées ayant entraîné la mort sans intention de la donner de sa belle-fille Kalinka, 14 ans. 

La cour de cassation a rejeté le pourvoi en cassation de Dieter Krombach, ce médecin allemand condamné à quinze ans de prison pour violences aggravées ayant entraîné la port sans intention de la donner de sa belle-fille Kalinka, 14 ans. Elle a suivi en cela les préconisations de l'avocat général.
Les faits remontent au 10 juillet 1982. Kalinka Bamberski qui vit alors avec sa mère et le nouveau mari de celle-ci, Dieter Krombach, est retrouvée morte à leur domicile, à Lindau, en Allemagne.
Le médecin  explique aux enquêteurs qu’il a injecté à Kalinka une préparation à base de fer et de cobalt (un produit dangereux, administré aux personnes anémiées) pour l'aider à bronzer, la fillette s'étant plainte selon lui de ne pas brunir assez rapidement. En fait, ce sont plusieurs traces de produits qui seront retrouvés dans le sang de Kalinka et des éléments de l'autopsie laissent soupçonner une agression sexuelle. 
En 2012, Dieter Krombach, médecin âgé aujourd'hui de 78 ans, avait été condamné en première instance puis en appel pour ces faits alors qu'une décision de justice allemande, en 1987, avait définitivement mis fin à d'éventuelles poursuites contre lui dans cette affaire. Il avait fallu toute la ténacité du père de la victime, le Toulousain André Bamberski, pour que Dieter Krombach soit jugé en France. Las de voir le responsable de la mort de sa fille vivre libre outre-Rhin, il l'a fait enlever en 2009 et l'a livré à la justice française.
André Bamberski a toujours été convaincu de la culpabilité de Dr Krombach qu'il accuse d'avoir drogué sa fille, afin de la violer, avant de la tuer pour cacher son crime. Il doit être jugé fin mai à Mulhouse pour enlèvement et séquestration, ainsi que pour complicité de violences et association de malfaiteurs.
Les avocats de Dieter Krombach ont annoncé son intention de saisir la Cour de justice de l'Union européenne. Le médecin allemand a toujours plaidé l'erreur médicale. Maître Philippe Ohayon, conseil de M. Krombach, a fustigé une décision qui "va contre le droit européen", "le juge français dicte
sa loi à l'Europe
".


Voir ici le reportage sur la décision de la cour de cassation par France 3 Midi-Pyrénées : 

 

Une saga judiciaire de trente ans
1982 : Kalinka Bamberski, 14 ans, est retrouvée morte dans son lit le 10 juillet, au domicile de sa mère et de son beau-père, Dieter Krombach, en Allemagne. La thèse de l'accident est retenue mais mise en doute par le père de la victime, André Bamberski, qui exige de nouvelles expertises.
1984 : André bamberski porte plainte en France. Une information judiciaire est ouverte.
1987 : la justice allemande clôt l'enquête sans retenir de charges contre Dieter Krombach. 
1993 : la justice française renvoie Dieter Krombach devant les assises.
1995 : Krombach est condamné par contumace à Paris à 15 ans de réclusion pour violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
1997 : Dieter Krombach est condamné en Allemagne à deux ans de prison avec sursis et deux ans d'interdiction de la médecine pour le viol d'une jeune fille dans son cabinet médical.
2001 : la France est condamnée par la cour européenne des droits de l'homme estimant inéquitable la procédure par contumace (car sans avocat).
2004 : la France lance un mandat d'arrêt européen contre Dieter Krombach.
2007 : Dieter Krombach est condamné à deux ans et quatre mois de prison ferme en Allemagne pour exercice illégal de la médecine. Il est incarcéré jusqu'en juin 2008.
2008 : la cour de cassation annule le verdict français de 1995 qui avait requalifié le meurtre en violences volontaires.
2009 :
  • le 18 octobre, Dieter Krombach est retrouvé blessé et ligoté à Mulhouse. 
  • le 21 octobre, Bamberski est mis en examen pour enlèvement, séquestration arbitraire, coups et blessures volontaires et association de malfaiteurs
  • le 22 octobre, Dieter Krombach est incarcéré à Fresnes. 
2011 :  le 22 octobre, la cour d'assises de Paris condamne Dieter Krombach à quinze ans de réclusion pour violences volontaires ayant entraîné la port sans intention de la donner. Il fait appel.
2012 : le 20 décembre, Dieter Krombach est condamné en appel à quinze ans de réclusion et annonce en pourvoi en cassation. 
2014 :
  • le 26 février, en cassation, l'avocat général préconise le rejet du pourvoi en cassation de Krombach.
  • le 2 avril, la condamnation de Dieter Krombach à quinze ans de réclusion devient définitive pour la justice française. 
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