L'Etat a-t-il tenté de cacher les circonstances de la mort de Rémi Fraisse à Sivens ?

Le site d'information Médiapart révèle les circonstances de la mort du jeune militant toulousain et indique surtout que l'Etat était au courant dès les premières heures des raisons de son décès. La famille du défunt demande à François Hollande de faire toute la lumière. 

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Le gouvernement a-t-il tenté de cacher les circonstances de la mort de Rémi Fraisse ? C'est ce que semble révéler le site d'information Médiapart qui publie ce jeudi un article intitulé "Sivens : la faute des gendarmes, le mensonge de l'Etat".

Selon Médiapart, le jeune homme a été tué par une grenade offensive lancée en l'air par un officier gendarme mobile, alors que ce type d'engin doit être lancé au ras du sol. Le site indique, d'après les témoignages de gendarmes dans l'enquête judiciaire que la rédaction de Médiapart a pu consulter, que les gendarmes mobiles, équipés de jumelles à vision nocturne, ont immédiatement vu le jeune homme tomber.

Le jeune homme est mort sur le coup, une plaie de 13,5 cm dans le dos et la moelle épinière sectionnée. Son corps a alors été récupéré par les gendarmes et conduit à Albi où, d'après Médiapart, un "premier examen médico-légal est pratiqué 2 heures à peine après sa mort". Le médecin conclut immédiatement à une mort provoquée par une explosion. 

Dans les heures qui ont suivi pourtant, le parquet d'Albi (avant d'être dessaisi au profit du parquet de Toulouse, comme dans toute affaire criminelle), avait indiqué ne pas connaître les raisons du décès. Il aura donc fallu attendre le 28 octobre, soit deux jours après la mort de Rémi Fraisse, pour que le procureur révèle qu'il y avait des traces de grenade offensive sur le corps et les vêtements de la victime et presque une semaine pour que la thèse de la grenade lancée par un gendarme soit confirmée

Dans l'après-midi, la famille de Rémi Fraisse a interpellé le président de la République, lui demandant de faire la lumière sur les circonstances de la mort du jeune homme :  "Pourquoi alors que les militaires le voient expressément tomber à la suite de l'explosion de la grenade, que les circonstances de sa mort sont connues dès cet instant, la vérité sur la mort de notre enfant et frère n'a-t-elle pas été immédiatement révélée?" a notamment demandé la famille, dans une déclaration lue devant la presse par leur avocat, Maître Arié Alimi.
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