Le chauffard, qui a percuté mortellement un policier lors d'un contrôle routier vendredi après-midi dans l'Aveyron, était positif au cannabis et devrait être déféré dimanche à Montpellier au pôle criminel d'instruction
Les analyses de sang effectuées sur le chauffard de 27 ans, qui a percuté mortellement le policier Benoît Vautrin, ont révélé samedi après-midi qu'il était positif au cannabis, a précisé le procureur de la République de Rodez, Yves Delpérié.
Cet homme a déjà été condamné pour conduite sous l'emprise de produits stupéfiants.
En vidéo : le reportage d'Eric Marlot et de Jean-Pierre Jauze :
Le policier décédé, Benoît Vautrin, 36 ans, marié et père d'un jeune enfant, faisait partie d'une équipe effectuant des contrôles de vitesse à Aubin, près de Decazeville (Aveyron).
Le chauffard, habitant les environs, roulait à 95 km/h au lieu de 50 km/h en ville, selon les premiers éléments de l'enquête. Attendu par une deuxième équipe 600 mètres plus loin, il avait alors fait demi-tour pour revenir à vive allure vers le premier groupe de quatre policiers.
"Le choc a été extrêmement violent, il n'y a aucune trace de freinage", indiquait le procureur dès vendredi soir sur place.
Yves Delpérié a précisé samedi que le policier avait été projeté à plusieurs mètres de hauteur, avait rebondi sur la voiture avant de retomber à 60 mètres du premier impact.
Lors de la garde à vue du conducteur et de son passager (propriétaire du véhicule), le conducteur a déclaré avoir fui le contrôle car il avait "les pneus lisses", a rapporté le procureur.
"Il a affirmé avoir fait un écart pour éviter le policier", mais "plusieurs témoins", policiers et riverains "n'ont décelé aucune manoeuvre d'évitement", a ajouté le magistrat.
L'automobiliste, pare-brise défoncé, s'est arrêté spontanément une centaine de mètres plus loin et a tenté de porter secours à sa victime, selon les premiers éléments de l'enquête.
"Le chauffard, ancien pompier, est maintenant dépassé par les conséquences de son acte", a rapporté le procureur. La fouille du véhicule n'a rien révélé de suspect.
C'est le pôle criminel de l'instruction de Montpellier qui décidera des charges pesant sur les deux hommes.
Pour le conducteur, le procureur Delpérié penche "à titre personnel" pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec deux circonstances aggravantes: utilisation d'une arme par destination -la voiture- contre un représentant des forces de l'ordre". Il serait alors passible d'une peine de 20 ans de réclusion.