Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve remercie dans un courrier les maires prêts à accueillir des réfugiés, une décision qui "s'inscrit dans la tradition
française", et les convie à une réunion le 12 septembre pour coordonner ces initiatives. En Haute-Garonne, onze maires sont concernés.
"Ces derniers jours, plusieurs dizaines d'entre vous ont exprimé leur volonté d'accueillir dans leur ville des réfugiés et demandeurs d'asile qui fuient au péril de leur vie la barbarie, les conversions forcées, les exactions, la guerre", écrit-il dans cette lettre à tous les maires de France, reproduite sur lejdd.fr.
"Cette décision s'inscrit dans la tradition française, et je veux les en remercier", ajoute-t-il, rappelant l'asile accordé par la France "aux rescapés du génocide arménien, aux résistants antifascistes, aux républicains espagnols, aux dissidents des régimes totalitaires, à tous ceux qui ont fui les persécutions".
Reconnaissant que "l'enjeu immédiat réside désormais dans l'accueil des réfugiés", le ministre estime que la "mobilisation" des maires "est déterminante et nécessite, pour se traduire en actes, une organisation, une méthode et un soutien par l'Etat, son savoir-faire, ses crédits, ses dispositifs adaptés et modernisés".
"Les services placés sous ma responsabilité - réseau préfectoral, Office français de l'immigration et de l'intégration, Office français de protection des réfugiés et apatrides - sont pleinement mobilisés pour accompagner vos initiatives. Afin de concrétiser dans les meilleures conditions les propositions d'accueil que vous avez formulées, je vous invite à une réunion de travail qui se tiendra le samedi 12 septembre à 11H00 au ministère de l'Intérieur", conclut Bernard Cazeneuve.
Plusieurs élus, notamment socialistes, sont montés au créneau ces derniers jours, de Strasbourg au Lot en passant par Lille et la Haute-Garonne.
Le PS a lancé jeudi un appel à la "constitution d'un réseau de villes solidaires" qui s'engageraient à accueillir des réfugiés.
La sénatrice UDI de l'Orne Nathalie Goulet a de son côté lancé une pétition appelant François Hollande et François Baroin, le président de l'Association des maires de France, à coordonner l'accueil de réfugiés dans des communes.
Mais François Baroin (Les Républicains) a estimé que la France n'était pas en position d'accueillir "durablement" des réfugiés, et que pour sa part il n'en accueillerait pas davantage à Troyes, dont il est maire. Une position similaire à celle du maire (LR) de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, qui a notamment déclaré : "Il ne serait pas responsable à l'égard des migrants, comme des Toulousains de lancer des initiatives isolées".