Les actionnaires du Stade Toulousain, secoué par des querelles internes, ont élu mardi soir Hervé Lecomte à la présidence du conseil de surveillance
du club.
Malgré l'élection d'un homme de consensus à la tête de son conseil de surveillance, le Stade Toulousain, secoué par des luttes intestines, ne semble pas vraiment sur la voie de l'apaisement.
La désignation mardi soir à l'unanimité d'Hervé Lecomte à la présidence de l'organe représentant les actionnaires du club semblait pourtant marquer une "volonté d'apaisement", selon les termes de cet ancien joueur du Stade de 1983 à 1992.
Mais l'apaisement n'est pas pour maintenant: le président évincé, Eugène Passerat, toujours membre du conseil, a maintenu la plainte contre X pour abus de pouvoir et complicité qu'il avait déposée lundi.
"Certains agissements"
"C'est en accord avec mes valeurs morales et sportives notamment faites d'indépendance que j'ai été amené à dénoncer à titre personnel certains agissements qui m'apparaissent comme nuisibles aux intérêts du club", a insisté Passerat mercredi matin devant la presse, en appelant à "la mise en oeuvre d'une réelle transparence de gestion".
"J'ai confiance en ma demande et en la justice qui traitera, je n'en doute pas, cette plainte", a-t-il conclu.
Si sa plainte est contre X, Passerat vise en réalité Didier Lacroix, ancien troisième ligne aile rouge et noir et dirigeant de la société "A la Une", en charge de la régie commerciale du club. On lui prête des ambitions pour 2017, fin du mandat du président du club, Jean-René Bouscatel.
Il pourrait alors se retrouver sur la route du manager Guy Novès, patron emblématique du club depuis plus de vingt ans, si celui-ci décidait aussi de briguer la présidence.
"Le terme électoral de 2017 est très honnêtement et très sincèrement loin de mon idée et je pense pas que cela soit dans les siennes", a affirmé Lacroix, qui a démenti toute brouille avec Novès, dont les déclarations récentes sur "certains éléments pas à la hauteur des joueurs" ont mis au jour les tensions au sein du club.
Novès, de son côté, n'a pas commenté mercredi l'élection du nouveau président du conseil de surveillance.
Bal des "faux culs"
Jean-René Bouscatel a lui aussi tenu à sauver les apparences en affichant l'image d'une grande famille alors que ces tensions ont laissé entrevoir une division clanique du club.
"Je lis des choses qui me paraissent un peu ahurissantes. Je peux vous assurer qu'il n'y a jamais eu aucun problème et qu'il n'y aura jamais aucun problème" avec Guy Novès. "Cela fait 23 ans que nous travaillons ensemble et nous continuerons aussi longtemps que possible", a-t-il notamment assuré.
Mais cette unité ne semble être que de façade dans un club qui préfère "régler ses problèmes en famille", dixit Lacroix.
"C'était hyper faux-cul! Tout le monde s'est fait la bise", a d'ailleurs ironisé l'un des membres du conseil de surveillance, l'ancien président de Bayonne, Philippe Ruggieri.
"On a tous l'intention que le Stade Toulousain sorte avec un seul et même objectif de performance, et si de temps en temps il faut mettre le pied sur le frein sur certaines intentions, si c'est ça être faux cul (...) autant l'être", a rétorqué Lacroix.
Vidéo : le reportage de Tangi Kermarrec, Pascale Lagorce et Denis Hémardinquer