Selon Euralis, l'un des géants de la filière foie gras, les mesures sanitaires pour éradiquer la grippe aviaire entraîneront en 2016 une chute de 30% de la production chez ses éleveurs. A Maubourguet (Hautes Pyrénées) la menace du temps partiel plane sur 300 des 500 salariés.
Les premières conséquences des mesures sanitaires imposées par le gouvernement pour éradiquer la grippe aviaire commencent à se mesurer.
Le groupe coopératif Euralis, l'un des principaux fabricants de foie gras en France (5200 salariés), a annoncé jeudi s'attendre en 2016 à une chute de 30% de la production chez ses éleveurs de canards et d'oies, corroborant une estimation des professionnels de la filière foie gras qui prévoit une baisse de production d'"au moins un tiers cette année".
Pour la seule société Euralis, dont le siège est à Pau, mais qui fédère de nombreux producteurs coopérateurs du Gers et des Hautes-Pyrénées, 320 d'entre-eux sont concernés dans le sud-ouest.
A partir du mois d'avril, il n'y aura plus un seul canard dans les fermes du sud-ouest pour une durée de 4 mois. D'où un ralentissement également dans les sites de production industriels. Dans un communiqué, Euralis "étudie d'éventuelles mesures d'activité partielle sur les sites de transformation de canards gras". Dans notre région, c'est le site industriel d'abattage et de transformation des canards de Maubourguet (Hautes-Pyrénées) qui devrait être particulièrement touché. 300 des 500 salariés pourraient être mis au chômage technique notamment sous la forme de temps partiels.
Euralis est l'un des trois plus gros producteurs de foie gras français. Le groupe commercialise ses produits dans la grande distribution sous la marque Montfort (25% de parts de marché pour le foie gras cru et 14% sur le mi-cuit). Il représente également 15% du marché français de la restauration, des épiceries fines, boutiques gastronomiques et duty-free, sous la marque Rougié.
Voir le reportage d'Elise Daycard et de Clément Alet :