Un homme de 35 ans a été interpellé mardi matin dans le Nord dans le cadre d'une enquête sur une filière jihadiste vers la Syrie qui avait déjà conduit à l'arrestation de deux hommes à la mi-octobre, a appris l'AFP de sources proches de l'enquête.
La 1ère phase de cette opération programmée par la DCRI avait eu lieu il y a un mois à Roubaix et Tourcoing. 2 personnes avaient alors été interpellées et sont depuis incarcérées.
2ème phase ce mardi : dans le Pas-de-Calais ce matin (à Sallaumines), puis à Lille, Roubaix et Tourcoing. Puis à Maubeuge dans le quartier Sous-le-Bois cet après-midi. A chaque fois, les policiers sont intervenus avec l'appui du GIPN (Groupement d'intervention de la police nationale). Selon La Voix du Nord, le GIPN a notamment inspecté les pompes funèbres El-Ouadjib qui possèdent des succursales dans ces villes.
L'opération se fait dans le plus grand secret. Les enquêteurs doivent déterminer quel est le rôle exact de ces Nordistes soupçonnées de participer à une filière djihadiste liée à la Syrie. En quoi pourrait consister cette filière ? Armes ? Recrutement ? Base-arrière ? Peu d'informations filtrent pour l'instant.
Un homme interpellé à Sallaumines
Un homme, domicilié à Sallaumines (Pas-de-Calais), dans la banlieue de Lens et travaillant dans une entreprise de pompes funèbres musulmanes de Maubeuge (Nord), où travaillait également un homme de 23 ans arrêté à Lille le 15 octobre, a été interpellé.
Celui-ci est soupçonné de s'être rendu en Syrie et d'en être revenu en août, après seulement un mois, sans doute blessé. Il a été écroué. L'autre suspect, âgé de 22 ans, avait été interpellé le 20 octobre. Lui aussi est soupçonné de s'être rendu en Syrie pour combattre le régime de Bachar al-Assad dans les rangs de groupes jihadistes.
Des perquisitions étaient en cours mardi, dans le cadre de cette enquête menée par la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI) et un juge antiterroriste parisien.
Selon une estimation récente, les services de renseignement estiment à environ 440 le nombre de personnes vivant en France, qui sont allées en Syrie ou souhaitent y aller.
Une vingtaine de procédures judiciaires sont en cours en France. La semaine passée, la DCRI a arrêté quatre personnes dans ce qui a été décrit par des enquêteurs comme la filière d'envois de combattants vers la Syrie la plus structurée jusqu'à présent mise au jour.