Trois personnes interpellés ce weekend étaient dimanche en garde à vue dans l'enquête sur l'attentat évité contre au moins une église de Villejuif, pour d'éventuelles complicités avec Sid Ahmed Ghlam.

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Un homme de 27 ans a été interpellé dimanche matin à son domicile dans un petit immeuble rose délabré d'un quartier populaire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), situé à quelques centaines de mètres du périphérique parisien et des puces de Clignancourt, selon une source policière.

Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer le degré d'implication éventuelle cet homme, dont l'ADN a été identifié sur une brosse à cheveux découverte au domicile parisien de Sid Ahmed Ghlam, selon une source proche du dossier. A ce stade, "on ne sait pas s'il est complice", a confié cette source. Un autre homme a de son côté été interpellé en région parisienne samedi et était toujours en garde à vue dimanche après que son ADN a également été identifié au domicile de Ghlam et dans une voiture volée retrouvée à Aulnay-sous-Bois, selon la source proche du dossier. C'est dans cette voiture que Sid Ahmed Ghlam aurait récupéré tout ou partie de son arsenal.

Une troisième personne, susceptible de lui avoir apporté un possible soutien logistique, a également été interpellée dimanche, selon cette source sans plus de précision. Une jeune femme de l'entourage de Ghlam, interpellée mercredi à Saint-Dizier (Haute-Marne), où il a vécu, avait par ailleurs fait deux jours de garde à vue, avant d'être remise en liberté.

Arrêté fortuitement dimanche 12 avril, l'Algérien de 24 ans a lui été mis en examen et placé en détention provisoire, vendredi soir. Il est notamment soupçonné d'avoir projeté des attaques contre au moins une église et d'avoir assassiné dimanche dernier à Villejuif (Val-de-Marne) Aurélie Châtelain, une femme de 32 ans dont le corps avait été retrouvé dans sa voiture, qu'il a peut-être cherché à lui voler.

"Télécommandé"

Les services d'enquête soupçonnent son projet d'attentat d'avoir été "télécommandé à distance" par "un ou de mystérieux" hommes établis vraisemblablement en Syrie et lui ayant "ordonné clairement" de frapper des églises. Pour le Premier ministre, Manuel Valls, qui a évoqué "une commande (...) pour cibler une église", "ce type d'individu n'agit pas seul". Ces commanditaires présumés ont notamment indiqué à Sid Ahmed Ghlam où et comment se procurer les armes découvertes lors de son arrestation, selon des sources policières. Ils lui ont notamment indiqué où trouver les clés de la voiture retrouvée à Aulnay-sous-Bois, nécessairement dissimulées par un tiers.

L'importance de l'arsenal - quatre fusils d'assaut kalachnikov, un pistolet, un revolver, un gilet pare-balles, un gilet tactique - pose également la question
de savoir s'il comptait agir avec d'autres complices. L'ancien étudiant en informatique s'est blessé par balle, sans doute au moment où Aurélie Châtelain a été tuée à Villejuif, pensent les enquêteurs, et il a provoqué lui-même son arrestation en appelant les secours. Un "signe" de Dieu, pour le père Philippe Louveau, le curé de l'église Saint-Cyr-Sainte-Julitte de Villejuif, située à quelque centaines de mètres de là et cible présumée de Sid Ahmed Ghlam.

"Nous pensons qu'Il n'est pas tout à fait étranger à ce que les médias qualifient de hasard ou de coup de chance", a lancé le prêtre aux 300 fidèles venus assister à la messe dominicale, en comparant Aurélie Châtelain à un "rempart innocent, placé (...) entre un terroriste" et eux. A Caudry (Nord), d'où elle était originaire, environ 3.000 personnes se sont rassemblées dimanche devant la mairie, ornée sur son fronton d'un portrait de la jeune femme, pour lui rendre hommage.
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