Agression au CH Dron de Tourcoing : les soignants organisent une journée "Urgences mortes"

Suite à l'agression qui a eu lieu ce samedi soir aux Urgences du CH Dron de Tourcoing, le personnel soignant a décidé d'organiser une journée "Urgences mortes". Notamment pour demander une réponse judiciaire énergique. 

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Au service des Urgences du Centre hospitalier Dron de Tourcoing, les soins continuent. Seul signe de la colère des soignants ce mardi, des affichettes fixées sur les blouses des soignants : "Urgences maltraitées, choquées" ou "Stop". Mais l'incompréhension, la colère des personnels hospitaliers est grande. Ce mardi matin, ils organisaient une conférence de presse pour alerter l'opinion publique et les politiques. Ils ont annoncé leur intention d'organiser prochainement une journée "Urgences mortes". Objectif : dénoncer la "violence qui a franchi un palier". 


Dans la nuit de samedi à dimanche, deux médecins et une infirmière ont été blessés par les membres de la famille d'un patient pris en charge aux urgences. L'altercation a eu lieu après qu'un médecin a demandé aux personnes de sortir : "Ils étaient une dizaine. Ils ont molesté deux médecins dont un qui a reçu des coups de poing au niveau du visages, une autre qui a eu les cheveux arrachés. Un interne qui était présent a été plaqué au sol" a encore rappelé ce mardi matin Hacène Moussouni, chef des urgences au CH Dron. Les médecins ont porté plainte ainsi que le Centre hospitalier.

Trois personnes devaient être jugés en comparution immédiate mais le procès a été renvoyé au 7 novembre devant le tribunal. En attendant, ils ont été laissés libres sous contrôles judiciaires. Ils n'ont pas le droit de se rendre au Centre hospitalier de Tourcoing. Une décision qui est difficile à admettre pour les médecins. D'autant que certains d'entre eux ont été menacés et pris à parti dans l'enceinte du Tribunal.

Ils se demandent aussi pourquoi les autres personnes (3 sur une dizaine sont poursuivies) n'ont pas été inquiétées. Et espèrent une sanction très sévère pour les agresseurs qui contestent les faits de violence. La journée "Urgences mortes" servira aussi, selon eux, à le rappeler à la justice.

"J'ai peur depuis ce qu'il s'est passé samedi, Zahia Gaoui, médecin urgentiste. Je ne suis pas sereine. J'ai l'impression qu'on peut s'introduire dans mon service et qu'on peut faire un peu ce qu'on veut." Plus largement, cette agression est aussi pour le personnel médical le signe d'un malaise grandissant. "En attendant, nous avons doublé les effectifs des services de sécurité autour du service des urgences. Faut-il le maintenir de façon permanente ? Nous verrons si nous pouvons le faire", a expliqué ce mardi matin Didier Nonque, directeur du CH Dron. 

Des affiches rappelant aux patients qu'ils ne peuvent pas être accompagnés de plus d'une personne dans le box de soins ont également été placardées. Le patient qui a été hospitalisé samedi est, lui, toujours en soin à l'hôpital.

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