Un professeur du lycée Coubertin de Calais a été frappé à la mâchoire par un élève ce lundi.
Hervé Codron, professeur en classe de Terminale au lycée Coubertin de Calais, donnait un cours d'électricité quand il a menacé deux élèves de les faire sortir de la classe s'ils continuaient à ne rien faire. Une remarque qu'il apparement mal pris : "À ce moment-là, ils ont pris des armoires mobiles et m’ont coincé dans un angle de la salle pour que je ne puisse pas prévenir le surveillant, raconte le professeur. Au bout d’un moment, j’y ai mis toutes mes forces et j’ai réussi à repousser les armoires. J’ai pris les deux élèves et je les ai mis dehors. À ce moment-là, il y en a un qui s’est retourné et qui m’a mis un coup de poing. » L'information a été révélée par le quotidien Nord Littoral et confirmée par le rectorat. Le professeur a souhaité médiatiser l'affaire et a accepté d'être photographié à l'hôpital.
Agression à Calais: un lycéen fracture la mâchoire de son prof
Dans sa chambre, à l'hôpital Duchenne de Boulogne, Hervé Codron a encore le côté gauche du visage violet et enflé. Et il a l'air un peu perdu. Vendredi matin, il est en plein cours avec une classe de terminale CAP. Professeur au lycée professionnel Coubertin, il y donne un cours d'électricité.
Le professeur a rapidement compris qu'il souffrait d'une fracture de la mâchoire. Diagnostic confirmé par les urgences de l’hôpital de Calais puis à Boulogne-sur-Mer où il pourrait être prochainement opéré. A 59 ans, Hervé Codron se pose beaucoup de questions suite à cette agression : "Je n’aurais jamais cru qu’un élève ferait ça, je ne me suis pas méfié. Je suis encore sidéré. Mais je suis aussi attristé et déçu. (...) Des fois, je me remets en cause, il ne faut pas mettre tous les élèves dans le même sac. Dans la classe, il y aura toujours des élèves qui ne seront pas intéressés, et qui pourrissent le cours pour les autres. Mais je n’ai pas compris, je ne me suis pas méfié, ils ne sont pas comme ça !"
Enquête en cours
Une assemblée générale des professeurs a eu lieu ce lundi matin dans le lycée. L'élève a été exclu à titre conservatoire en attendant son passage en conseil de discipline. La syndicaliste demande son exclusion définitive car, a expliqué Sylvie Vinsard, secrétaire académique du syndicat de l'enseignement professionnel Action et Démocratie CFE-CGC, un changement d'établissement "permet à un élève de réfléchir et de mûrir, de redémarrer sur une page vierge". Le rectorat a ouvert une enquête interne mais, comme la direction du lycée, refuse de communiquer sur les faits. "Il s'agit d'une altercation entre le professeur et un élève. Une enquête est en cours, menée par les autorités académiques, nous en saurons plus à son issue", a simplement confirmé le rectorat de l'académie de Lille.Les services de police n'ont pas enregistré de plainte, mais des agents ont été envoyés mardi au chevet du professeur pour l'entendre, a indiqué le parquet de Boulogne-sur-Mer, qui a dit son intention de se saisir de l'affaire. Quand les personnels de l'Education nationale sont touchés, "il faut absolument
déposer plainte, je le dis car certains peuvent considérer que ce n'est pas si grave et qu'il faut reprendre le travail aussitôt", a déclaré la ministre de l'Education nationale Najat Vallaud-Belkacem mardi sur RTL à propos d'autres incidents. Lundi, la proviseure d'un lycée de Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) a été frappée à la grille de son établissement, sur lequel plusieurs cocktails Molotov ont été lancés par des jeunes qui s'en sont également pris aux forces de l'ordre. C'était le troisième épisode de violences qui se produisait aux abords de cet établissement.