Quand les soldats sans distinction de grade franchissaient la porte de la "Talbot House" à Poperinge, c'est comme s'ils rentraient au pays, en Angleterre. Un havre de paix, une escale avant l'enfer.
Cette grande demeure, dans une rue de Poperinge est un témoin vivant de la Grande Guerre. Sur sa façade, l'enseigne nous indique :
- son nom " Talbot House "
- l'année de son ouverture : 1915
- et sa vocation : un club ouvert à chacun.
Source Archives :
- Collection privée Talbot House
- BDIC Fonds Valois
- Gallica BNF
•
©France 3
Le piano également est toujours là. On peut imaginer les combattants jouer ou écouter ici de la musique, lire, prendre un thé, jouer au billard, se détendre. Pas d'alcool. La " Talbot House " n'a rien à voir avec les tavernes bruyantes et les maisons closes qui pullulent en ville.
Située à l'arrière, à une douzaine de kilomètres du front, Poperinge conservée par les Alliés tout au long de la guerre est la ville de permission par excellence.
Pour oublier la guerre il y avait aussi et surtout le jardin. Un jardin à l'anglaise évidemment, un oasis de paix et de rencontre. Les soldats disaient que c'était " la plus grande chambre " de la maison. Aux beaux jours, on y donnait des concerts. La Talbot House sera l'une des adresses les plus réputées de toute l'armée britannique. Même les généraux viennent s'y ressourcer, l'un d'eux, Sir Herbert Plumer lui rendra hommage après-guerre :
De toute ma vie, je n'ai jamais connu d'endroit aussi bon pour le moral.
Au dernier étage, sous les combles, il y a la chapelle. Les soldats l'ont aménagé avec des objets récupérés dans les ruines de la ville d'Ypres.
C'est la pièce la plus fréquentée de la maison. A Pâques 1916, on y célèbrera 10 messes en un seul dimanche ! Car la Talbot House avait été ouverte par 2 hommes de Dieu, 2 prêtres anglicans.
Une maison du Seigneur où l'on reposait son âme en entrant et à qui on la confiait en partant.L'équipe de Nord pas-de-Calais Matin a visité la Talbot House, suivez le guide, en vidéo !