"Jungle" de Calais : de jeunes migrants ont passé la nuit tout près du bidonville

Jeudi matin, peu avant le début du déblaiement, une centaine de migrants se sont regroupés devant le centre de transit. Ils se disent tous mineurs dans l'espoir d'être accueillis en Grande-Bretagne.

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Une centaine de jeunes migrants, éloignés jeudi de la "Jungle" de Calais par les forces de l'ordre, ont finalement passé la nuit dans une zone du bidonville démantelée en mars.

Ces jeunes hommes se disent pour la plupart mineurs mais faute d'avoir été enregistrés comme tels, ils n'ont pas été mis à l'abri au Centre d'accueil provisoire (CAP) qui jouxte la "Jungle".

Prendre un bus

Vendredi matin, ils étaient encore endormis dans les "lieux de vie" qui subsistent dans la zone sud du campement rasée en mars. Certains dormaient ainsi dans l'église et la mosquée situées non loin, selon une bénévole de l'organisation Care 4 Calais, qui dit espérer des bus pour des Centres d'accueil et d'orientation (CAO) pour mineurs en début de matinée.

Vers 8h45, de très rares migrants erraient parmi les ruines de la "Jungle", où deux incendies étaient en cours, dégageant une épaisse fumée noire. Certains des mineurs hébergés dans les conteneurs chauffés du Centre d'accueil provisoire étaient déjà réveillés. Deux d'entre eux, sac au dos, emmitouflés dans des couvertures et bracelet du CAP au poignet, se dirigeaient déjà vers un parking pour prendre, expliquent-ils, un bus pour l'Angleterre. "Le CAP c'était très bien, on a dormi a l'abri, maintenant c'est parti pour l'Angleterre", assure l'un d'eux, en demandant à rester anonyme. Une associative les dissuade de s'éloigner trop du parking où ce bus doit venir les prendre.

Londres appelle à protéger les mineurs

 A la "surprise" des autorités françaises, le gouvernement britannique a appelé jeudi la France à protéger "comme il se doit" les mineurs toujours bloqués dans la zone de Calais, qui ont rappelé les Britanniques à leurs "responsabilités".

Selon un communiqué du gouvernement, la ministre de l'Intérieur Amber Rudd s'est entretenue avec son homologue français Bernard Cazeneuve pour "insister sur le besoin des enfants qui se trouvent toujours à Calais d'être protégés comme il se doit". "Des centres spéciaux ont été prévus ailleurs en France pour s'assurer que cela soit le cas", a ajouté la ministre.

Les ministres français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, et du Logement, Emmanuelle Cosse, ont indiqué que "ces personnes (...) poursuivaient un projet migratoire d'installation au Royaume-Uni" et que la France, "fidèle aux engagements internationaux qu'elle a pris, a assumé ses responsabilités dans un esprit de solidarité et sans jamais se dérober".

Depuis le 17 octobre, et durant le démantèlement de la "Jungle" de Calais, 1.451 mineurs ont ainsi été "mis à l'abri" en France, tandis que le Royaume-Uni a accepté d'accueillir 274 mineurs isolés, ont-ils souligné. "Les mineurs ayant des liens familiaux au Royaume-Uni ont droit, en vertu du règlement Dublin III, à bénéficier de la réunification familiale dans ce pays", ont-ils ajouté, en rappelant également "les dispositions adoptées le 25 avril 2016 par le parlement britannique par  amendement à la loi sur l'immigration (qui) prescrivent le même bénéfice pour les mineurs isolés dont l'intérêt supérieur est d'être accueillis au Royaume-Uni". "Les ministres français souhaitent (...) que le Royaume-Uni prenne rapidement ses responsabilités et accueille ces mineurs, qui souhaitent être transférés au Royaume-Uni", conclut le communiqué.

 

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