La Métropole Européenne de Lille (MEL) a été mise en examen pour favoritisme, en tant que personne morale, dans le dossier de l'attribution du chantier de construction du Stade Pierre-Mauroy à Villeneuve-d'Ascq (Nord), annonce ce vendredi La Voix du Nord.
La Métropole Européenne de Lille (MEL) a été mise en examen pour "favoritisme" le 15 novembre dernier par le juge Jean-Michel Gentil, en charge de l'enquête sur l'attribution du chantier de construction du Stade Pierre-Mauroy, indique le parquet de Lille qui confirme l'information révélée ce vendredi soir par La Voix du Nord.
Commentaire de Marie-Noëlle Grimaldi.
Cette mise en examen s'inscrit dans le cadre d’une plainte pour faux en écriture publique déposée en 2011 par Éric Darques, ancien élu (RPF) de Lambersart. Ce dernier conteste l'attribution du chantier du stade au groupe de BTP Eiffage. Il s'appuie sur un premier rapport adressé aux élus de la MEL (à l'époque Lille Métropole Communauté Urbaine / LMCU) pour alimenter leur réflexion, daté du 23 janvier 2008, donnait la meilleure note au groupe Norpac-Bouygues, alors qu'un second rapport, daté du 1er février 2008, jour du vote, mais rédigé selon lui postérieurement, notait plus favorablement le groupe Eiffage, malgré un surcoût de 108,5 millions d'euros. "Je pense qu'il n'y a aucune infraction commise dans cette affaire et qu'il n'y a que des suspicions", a réagi auprès de l'AFP Me Florence Rault, avocate de la MEL. "Si on devait mettre en examen tous les gens qu'on suspecte d'avoir commis des infractions, ça ferait beaucoup de monde. Pour le moment je reste parfaitement sereine, la Métropole aussi", a-t-elle ajouté.
Le Stade Pierre-Mauroy, enceinte ultramoderne et modulable de 50 283 places, a ouvert ses portes à l'été 2012 et héberge depuis les matches à domicile du LOSC, des grands rendez-vous sportifs (Supercross, Top 14, finale de la Coupe Davis, Euro de foot et de basket, Mondial de handball...) et des concerts. Ce projet du grand stade avait été développé sous les présidences successives à la communauté urbaine de Lille de Pierre Mauroy (décédé en 2013) et Martine Aubry. Une information judiciaire avait été ouverte le 1er octobre 2012. Dans ce dossier, deux fonctionnaires de la MEL ont déjà été mis en examen en 2014 pour "réalisation de faux".