C'est devenu une habitude. A chacun de ses films ou presque, le cinéaste Arnaud Desplechin vient tourner à Roubaix, la ville où il est né. Le prochain s'appelle "Les fantômes d'Ismaël", et a notamment pour cadre la maison de sa grand-tante. Notre reportage.
Dans une petite rue, l'immense lumière du cinéma. Roubaix s' éveille, et avec lui Mathieu Amalric. Il est Ismaël, héros fragile du nouveau film d Arnaud Desplechin. Une fois encore, le cinéaste retrouve sa ville natale.
"C'est toujours un plaisir fou", s'illumine Arnaud Desplechin. "Il y a toujours un mélange d'ironie dans le fait de revenir encore à Roubaix. Le personnage a un côté vraiment rêveur. Il est en crise et il rentre dans la maison de sa grand-tante qui est abandonnée, et là, il essaye de sauver le monde, il se dit qu'il est à Roubaix et que c'est là que naissent toutes les choses. Roubaix est vraiment le centre, le centre mythique. "
Roubaix, un décor, une lumière, un miroir tendu au passé
D'"Un Conte de Noel" à "Trois souvenirs de ma jeunesse", que vient chercher Arnaud Desplechin à Roubaix ? Un décor, une lumière, un miroir tendu au passé. Dans tous ces films, même les maisons abandonnées semblent avoir une âme. Cette fois, c'est celle de la grand-tante du cinéaste, comme celle du personnage d'Ismaël dans le film qui sert de décor. Devant la maison, Mathieu Amalric, l'acteur fétiche, encore lui, déambule dans son peignoir rose."Arnaud Desplechin est d'ici, de Roubaix et c'est des endroits où l'on revient à chaque film. Là, il y a une pulsion du retour visiblement encore, même si là, il ne revient pas tout à fait chez lui, c'est la maison de sa grande tante", sourit l'acteur.
Un film romanesque d'espionnage
Dans "Les fantômes d'Ismaël", Arnaud Desplechin nous promet un film d' espionnage, un film romanesque, un Hippolyte Girardot flamboyant : "Il n'est pas question qu'il ne retourne pas à Roubaix", commente à son tour le comédien. "Exactement comme son personnage Ismaël. Il n'est pas question que dans un moment nécessaire, il ne retourne pas à Roubaix. Est-ce que l'on ne revient pas mieux de l'endroit d'où l'on est parti ?"Après quelques jours de tournage, les caméras d'Arnaud Desplechin ont quitté Roubaix. Le tournage va se poursuivre à Paris, avec notamment Charlotte Gainsbourg et Marion Cottilard, nouvelle venues dans la famille de comédiens du cinéaste.