Le Belge Grégory Maquet, candidat au rachat du RC Lens en début d'année, a annoncé ce mercredi dans L'Equipe qu'il ne ferait pas de nouvelle offre d'ici vendredi, date-butoir pour déposer un dossier dans le cadre de la procédure de conciliation en cours.
"J'ai récemment pris connaissance de cet appel d'offre", a déclaré Grégory Maquet, PDG de Century 21 Bénélux, à L'Equipe. "Il ne me paraît pas raisonnable de faire une (nouvelle) offre dans des délais aussi courts. Ce serait également perturber la procédure de conciliation". Comme nous l'expliquions mardi, le conciliateur désigné par le tribunal de commerce de Paris (dont dépend RCL Holding, la société qui détient 99,8% des actions de la SASP RC Lens), a fixé à vendredi prochain, 29 avril, la date limite pour déposer une "offre ferme et définitive" pour le rachat du club artésien.
Comme le veut la procédure, les offres déposées et retenues par le conciliateur doivent ensuite être transmises à l'actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov. S'il les refuse ou ne donne pas suite, Gervais Martel, président de RCL Holding, pourra alors faire constater par le tribunal de commerce l'état de cessation de paiement de la "société mère", autrement dit, il déposera le bilan. Le jour du dépôt de bilan, le conciliateur présentera à l'audience les offres déjà formulées pour accélérer la reprise du club. C'est ce qu'on appelle une "prepack cession". Ce sera alors le tribunal de commerce qui choisira le repreneur. Pour le moment, seul l'homme d'affaires ivoirien Charles-Kader Gooré s'est publiquement déclaré.
En embuscade en cas de dépôt de bilan ?
Grégory Maquet ne ferme pourtant pas la porte définitivement. "Si ce processus n'aboutissait pas, je me tiens à la disposition du conciliateur pour revenir dans le dossier et travailler en étroite collaboration avec Luc Dayan (son conseiller, ancien président du RC Lens NDR)". Même si Mammadov n'avait pas donné suite à son offre en début d'année, le projet du Belge avait séduit certains élus locaux et régionaux. Il proposait notamment de mettre en place un actionnariat diversifié, avec une possible participation des collectivités locales et des supporters. Son ambition visiblement était aussi d'aménager les alentours du Stade Bollaert-Delelis, en lien avec la ville et les collectivités. En cas de dépôt de bilan de la holding, le Belge pourra encore revenir dans la course car le tribunal devra alors procéder à un nouvel appel d'offres. Une option que n'exclut pas son entourage.Selon nos informations, si Hafiz Mammadov ne valide aucune des offres retenues par le conciliateur, le dépôt de bilan de la holding pourrait survenir dans un délai d'une à deux semaines à compter du 29 avril. Il est donc possible que rien ne se passe avant le 13 mai, lors de la 38e et dernière journée de Ligue 2, lors de laquelle Lens recevra Metz à domicile. Pour l'instant, les Sang et Or, 5e du championnat, sont à quatre points de la 3e place qualificative pour la Ligue 1. Mathématiquement, le RC Lens a donc encore une chance de remonter dans l'élite, ce qui pourrait totalement changer la donne car le club artésien serait alors assuré de toucher d'importantes recettes la saison prochaine, avec une forte revalorisation des droits TV. "3 millions d'euros en plus par club en fixe", affirmait Gervais Martel fin février. Juridiquement, tant qu'il ne dépose pas le bilan de la holding, le président lensois garde la main sur le procédure qu'il peut stopper à tout moment s'il estime que le club dispose de nouveau des moyens nécessaires à sa survie. En revanche, une fois qu'il aura déposé le bilan, il n'aura plus son mot à dire. Ce sera au tribunal de commerce de décider de l'avenir des Sang et Or. L'actuel actionnaire majoritaire, Hafiz Mammadov, a tout intérêt lui aussi à attendre la fin du championnat avant de se prononcer. Car les actions du club auront une plus grande valeur si Lens monte en Ligue 1.
