RC Lens : le projet de reprise de Grégory Maquet au point mort ?

Grégory Maquet, candidat au rachat du Racing Club de Lens, n'a toujours pas pu rencontrer Hafiz Mammadov, l'actionnaire majoritaire des Sang et Or. L'homme d'affaires belge et son entourage s'impatientent. Et le font savoir dans le journal L'Equipe.

La semaine dernière, Grégory Maquet, le PDG de Century 21 Bénélux, candidat à la reprise du Racing Club de Lens, espérait rencontrer rapidement Hafiz Mammadov, l'actionnaire majoritaire des Sang et Or, pour trouver un accord. C'est ce qu'il nous avait confié dans une longue interview qu'il nous avait accordée. Une semaine s'est écoulée et toujours rien à l'horizon. La rencontre tant attendue n'a toujours pas eu lieu. L'homme d'affaires belge s'impatiente et le fait savoir ce jeudi par la voix de son conseiller, Luc Dayan, ancien président du RC Lens. "(Grégory Maquet) est très volontariste mais très inquiet de la tournure des événements", a déclaré ce dernier au journal L'Equipe. "Mon rôle est de le rassurer et en même temps de tirer la sonnette d'alarme. Si la vente ne se fait pas rapidement, le club pourrait en subir les conséquences. (...) A ma connaissance, le club, sous réserve qu'il ne vende pas de joueurs avant le 31 janvier, a des besoins de trésorerie d'ici la fin de la saison supérieurs à 5 millions d'euros. Gervais Martel ne s'en est pas caché et la DNCG (Direction Nationale du contrôle de gestion NDR) est au courant, comme elle a connaissance de notre offre, ce qui a permis de retarder un certain nombre de décisions que l'instance aurait du prendre".


Difficile de sonder aujourd'hui les véritables intentions d'Hafiz Mammadov. En maintenant le contact avec le repreneur sans véritablement donner suite et avancer sur le dossier, cherche-t-il à faire monter les enchères afin d'obtenir une offre d'achat bien supérieure aux 2,5 millions d'euros  proposés par l'investisseur belge (qui prévoit ensuite d'injecter 15 millions dans les caisses du club) ? Cette somme est en effet dix fois inférieure aux 25 millions que l'homme d'affaires azerbaïdjanais a engloutis dans le RC Lens. Ses exigences pourraient donc légitimement être plus élevées, bien qu'à l'évidence il ne pourra jamais récupérer sa mise. Mais d'après Grégory Maquet et son entourage, le montant de cette offre d'achat n'a même pas encore été discuté. Hafiz Mammadov n'aurait toujours pas fait part de ses exigences financières.

Lens "victime" de ses bons résultats ?

Paradoxalement, ce sont peut-être les bons résultats sportifs du club actuellement qui incitent Mammadov à jouer la montre. Sixième de Ligue 2, Lens n'est qu'à deux points de la 3e place, qualificative pour la Ligue 1. Grâce aux droits TV perçus à l'échelon supérieur, un club promu ne vaut pas le même prix qu'un club qui reste en Ligue 2. L'actionnaire majoritaire des Sang et Or peut très bien vouloir attendre que Lens décroche son ticket pour l'élite afin d'espérer empocher le jackpot en obtenant une vente bien plus lucrative. Il peut même ne pas vouloir vendre du tout. Ce qui n'est pas dans l'intérêt de Grégory Maquet et de ses partenaires qui souhaitent trouver un accord le plus rapidement possible.

Si telle est l'intention de Mammadov, seule la Direction Nationale de Contrôle de Gestion (DNCG) pourra peut-être contrecarrer ses plans. Car si Lens obtient sportivement la montée en Ligue 1, c'est le gendarme financier qui validera in fine cette promotion. Si la situation financière est aussi préoccupante que Luc Dayan la décrit et si Mammadov continue à jouer les actionnaires fantômes comme il le fait depuis presque deux ans, l'instance pourrait être tentée de taper du poing sur la table en refusant la montée du RC Lens en juin prochain. La DNCG a même la possibilité de prononcer dès à présent une rétrogradation à titre conservatoire. Mais cela dépendra de son appréciation du dossier et des comptes lensois. Ce qui est certain, c'est qu'une rétrogradation à titre conservatoire mettrait un peu plus de pression sur Mammadov. Car si le club rate l'ascenseur pour la Ligue 1, il risquerait une descente... en National. Le RC Lens ne vaudrait même plus alors les 2.5 millions proposés par Maquet et l'Azerbaïdjanais prendrait le risque de tout perdre. "Le plus étonnant, c'est la position des instances", souligne Luc Dayan dans son interview à L'Equipe. "​M.Mammadov avait pris des engagements qui n'ont pas été tenus et ne donne, depuis, aucun signe de vie juridique, financier ou managérial et ce depuis plus d'un an ! Il serait donc utile qu'une position claire de la DNCG intervienne après fin janvier".

Un "plan B" qui sème le trouble

Un autre élément semble également contrarier Grégory Maquet et Luc Dayan : Gervais Martel aurait évoqué devant la DNCG l'existence d'une autre offre de rachat au cas où la leur échouerait. Cette information a été révélée mardi sur Twitter par le journaliste Adrien Justine qui suit l'actualité lensoise pour le compte de l'Agence France Presse.

Elle a fait promptement réagir l'homme d'affaires belge ce jeudi sur le site internet de L'Equipe. "(Gervais Martel) m’a bien informé, il y a quelques mois, d’une approche d’un intermédiaire travaillant pour un groupe nord-américain, dont il n’a plus de nouvelle depuis quelques semaines", rectifie le PDG de Century 21 Bénélux."Gervais et moi avons un pacte. Je n'ai pas exigé d'exclusivité de négociation ou d'acquisition en échange de quoi Gervais œuvre en toute transparence et m'informe en temps réel de l'évolution de toute négociation avec un autre repreneur potentiel" "Gervais m'a confirmé n'avoir de contact sérieux avec quiconque", insiste Grégory Maquet. "Je serais donc très étonné qu’il y ait une offre concrète de rachat du RC Lens sur la table aujourd’hui compte tenu de notre gentlemen agreement. J’ai confiance en Gervais qui a toujours été loyal et transparent. Il y a un grand respect entre nous." A l'évidence, l'existence d'une offre alternative - ou supposée telle - a de quoi semer le trouble. D'abord, en incitant une nouvelle fois la DNCG à la clémence. Ensuite en confortant Hafiz Mammadov dans son attentisme, car si d'autres candidats se manifestent, l'Azerbaïdjanais peut encore nourrir l'espoir de faire monter les enchères pour obtenir une offre d'achat supérieure. Au risque, à la fin, de tout faire capoter.   
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