Une vingtaine de défilés étaient organisés ce mardi 1er mai dans les principales villes de Normandie pour célébrer la fête du travail, une fête qui se déroulait cette année en France sur fond de conflits sociaux mais aussi de désunion syndicale.
Après un lundi marqué par des trombes d'eau dans la région, le ciel normand célèbre à sa façon la fête du travail en laissant le soleil darder ses rayons entre les nuages et les manifestants défiler au sec dans les rues ce 1er mai. Mais l'heure ne semble pas encore au réchauffement côté syndical. Malgré leurs nombreux motifs de mécontentement, un contexte social agité, les différentes organisations célèbrent, comme l'an dernier, la journée internationale des travailleurs en ordre dispersé.
Images de la manifestation du 1er mai 2018 à Caen
Comme c'est le cas à Caen où le défilé, parti de la place Saint-Pierre, est mené par la CGT et FSU Solidaires. "C'est l'occasion de se réunir mais des syndicats ont fait le choix de ne pas manifester aujourd'hui, ils font d'autres initiatives", déplore Jacques Ambroise de la CGT, un syndicat dont le patron, Philippe Marinez a appelé à "la convergence des luttes". Pour le secrétaire départemental de l'organisation dans le Calvados, il y a pourtant urgence à se mobiliser. "Il est temps que les salariés prennent conscience que si on laisse le rouleau-compresseur libéral s'installer, on risque d'avoir des lendemains très difficiles". A Caen, le défilé a rassemblé entre 1500 personnes, selon les forces de l'ordre, et 3000 selon les organisateurs.
Interview de Jacques Ambroise, secrétaire départemental de la CGT Calvados
Dans les cortèges, différentes génération comme celle de mai 68. A Caen, Etienne Adam, ex secrétaire départemental CFDT, battait le pavé. "On n'est pas du tout avec les mêmes mobilisations, avec les mêmes qualités de mobilisation. Sauf chez les cheminots", constatait ce mardi matin l'ancien conseiller municipal de Caen, tout en expliquant être "très intéressé de voir qu'il y a des jeunes aujourd'hui qui manifestent dans la rue".
Reportage de Thierry Cléon et Emilien David
Une vingtaine des rassemblements étaient organisés dans la région ce mardi 1er mai pour célébrer la fête du travail. A Cherbourg, un millier de personnes ont défilé dans les rues ce mardi matin, selon les organisateurs, et 850 selon la police.
Vidéo de France Bleu Cotentin
Plusieurs centaines de personnes rassemblées à #Cherbourg pour le 1er mai pic.twitter.com/Fkqbqh6NRD
— France Bleu Cotentin (@fbleucotentin) 1 mai 2018
Au Havre, 1000 manifestants selon la police et 1700 selon les organisateurs ont défilé
VIDEO : le reportage de David Frotté et Bruno Belamri
Une fête du travail née aux Etats-Unis
En 1886, les syndicats américains lancent un appel à la grève le 1er mai - jour de renouvellement des contrats de travail - pour réclamer les huit heures de travail quotidien. Plus de 300.000 ouvriers quittent leurs usines à travers le pays.Le 3 mai, des incidents éclatent à Chicago, un des centres de la contestation, où plusieurs grévistes sont tués par la police. Le lendemain, une bombe éclate parmi les policiers à la fin d'un meeting anarchiste. La police réplique en tirant sur la foule. Sept policiers et plusieurs manifestants trouvent la mort. Huit anarchistes sont condamnés pour l'attentat, dont quatre pendus. Ils seront réhabilités par la justice en 1893.
En 1889, le congrès constitutif de la Deuxième Internationale décide d'organiser à date fixe, à partir du 1er mai 1890, une manifestation internationale des travailleurs pour demander la journée de huit heures et honorer les morts de Chicago.
par AFP