Mais les salaires, eux, sont et seront garantis.
Malgré une légère amélioration, les difficultés financières du CHU ne datent pas d'aujourd'hui et ce nouvel avatar n'a rien de surprenant... pour les salariés en tout cas.
Ces difficultés ne sont "pas un phénomène exceptionnel", elles sont dues aux actuels problèmes de trésorerie des hôpitaux, affirme de son côté un responsable de la Fédération hospitalière de France (FHF).
"Ce sont des problèmes très conjoncturels qui se règlent au bout de quelques jours de manière générale", a déclaré sur RTL Yves Gaubert, responsable du pôle financier de la FHF qui représente les hôpitaux publics français.
Les banques ne suivent plus
Le directeur du CHU, Angel Piquemal, a averti l'ensemble du personnel qu'il avait "suspendu" le versement de ses cotisations patronales et "décalé" le paiement de ses fournisseurs, l'hôpital ne disposant plus pour le moment d'une autorisation de découvert bancaire.
Yves Gaubert a expliqué qu'auparavant "les trous de trésorerie" des hôpitaux étaient comblés par les banques, dont Dexia qui, à elle seule, avait 40% du marché hospitalier.
Mais la banque franco-belge, en cours de démantèlement, a abandonné le financement des hôpitaux et des collectivités locales depuis début 2012 et les autres établissements ne l'ont pas vraiment remplacée, a-t-il indiqué.
Selon lui, "les contraintes budgétaires qui ont été fortes ces dernières années n'ont jamais affecté la qualité des soins". Les difficultés du CHU de Caen comme celles d'autres établissements sont "un problème de trésorerie, un problème de décalage".
Pour résoudre le problème du retrait de Dexia, un arrêté gouvernemental du 18 août avance du 25 au 20 du mois la date de versement des fonds versés aux hôpitaux par l'assurance maladie en fonction de leur activité. Et le gouvernement s'apprête à prendre d'autres mesures au niveau bancaire, selon M. Gaubert.
Au-delà des problèmes de trésorerie, "la situation budgétaire est tendue depuis plusieurs années", a souligné le responsable de la FHF, mais elle est "sous contrôle puisque le déficit global des hôpitaux représente de l'ordre de 1%", du budget général.
Le reportage de Laurent Marvyle et Matthieu Bellinghen:
Dans un communiqué, Philippe Duron, député-maire de Caen et président du Conseil de surveillance du CHU, assure avoir reçu des assurances du gouvernement.
"Jusqu'en 2010, le CHU n'éprouvait aucune difficulté à financer ses besoins auprès des banques. La crise que les banques connaissent et le durcissement des mesures prudentielles (BÂLE III) leur rendent plus difficiles les prêts aux organismes publics", écrit le député-maire qui a rencontré le Directeur de Cabinet de Marisol Touraine, la ministre de la Santé, le 27 juillet dernier en compagnie de Angel Piquemal et et de Pierre-Jean Lancry.
Selon le communiqué, le gouvernement a apporté un début de réponse aux problèmes soulevés dans un arrêté le 19 août qui anticipe de 5 jours le remboursement des caisses d'assurance maladie aux hôpitaux.
Mardi, une réunion s'est tenue à Matignon pour étudier les solutions de financement des hôpitaux qui, comme celui de Caen, connaissent une situation préoccupante.
Ce mercredi, le ministère de la santé aurait assuré que "des solutions seraient apportées au tout début du mois d'octobre et qu'en aucune façon, le gourvernement ne pourrait accepter qu'un établissement public de santé se trouve en cessation de paiement".
Le député-maire socialiste de Caen termine son communiqué en affirmant, comme il a déjà été dit aux salariés, "que les salaires leur seront bien versés".
"Le CHU pourra continuer normalement son activité au service des Bas-Normands et des Caennais dans les semaines et les mois qui viennent. Je tiens à rassurer les patients du CHU : le CHU de Caen est un excellent hôpital et les personnels qui y travaillent sont les garants d'une médecine de haut niveau, " conclut le communiqué.