Les parents d'élève de la FCPE lancent une campagne pour s'attaquer à un problème qui ne date pas d'hier : les cartables trop lourds. L'objectif est de prévenir les douleurs de dos chez les enfants et les adolescents.
En CM2, Cassandra pèse 28 kg, son cartable, 5 kg: trop pour son dos.
Selon les recommandations de kinésithérapeutes reprises dans une directive du ministère de l'Education nationale, le cartable d'un écolier qui dépasse 10% de son poids représente un danger pour sa santé.
Or en moyenne, les cartables pèsent deux fois plus que ce qu'ils devraient, environ 5 kg en primaire et jusqu'à 10 kg à l'entrée en 6ème.
"On constate une forte augmentation du poids des cartables : en 1997, ils pesaient en moyenne 6,5 kg, c'est passé à 8 kg en 2007", déclare Daniel Ribaud Chevrey, fondateur de l'association "Grandir en France", à l'intiative de la campagne "M'ton dos" pour sensibiliser au mal de dos causé par les cartables trop lourds..
Des consultations gratuites
Pendant deux semaines, plus de 200 masseurs kinésithérapeutes donneront du 17 au 29 septembre des consultations gratuites aux élèves de CM1, CM2 et 6ème, dans le cadre de cette campagne nationale lancée par la Fédération des conseils de parents d'élèves des écoles publiques (FCPE).
L'objectif est de réaliser le plus grand nombre de bilans kinésithérapeutiques en vue de prévenir les douleurs de dos chez les enfants et les adolescents.
"Entre 50 à 60% des collégiens déclarent souffrir d'un mal de dos au moins une fois dans l'année et les problèmes de dos coûtent globalement deux milliards d'euros par an de soins, alors que des mesures efficaces de prévention permettraient d'éviter tout cela", selon le président de la FCPE, Jean- Jacques Hazan.
"C'est trop lourd pour eux"
"J'ai deux fils, en CE1 et CM1. Ils vont à l'école tous les jours à pied, avec des sacs remplis. C'est trop lourd pour eux, alors c'est moi qui les porte parce que je ne veux pas qu'ils se fassent mal", explique Gumes, mère de famille de 36 ans.
Cyrille n'a pas inscrit à la cantine sa fille Lili-Rose, en 6e: "Nous avons décidé qu'elle rentrerait tous les jours à midi, comme ça elle n'a que la moitié de ses
affaires à porter, mais franchement, c'est déjà assez lourd !".
Pour Florence, Stéphanie et Alice, qui entrent en 6e, la journée noire, c'est le lundi. "On a chinois, histoire-géographie, SVT et français, ça fait trop de livres ! Je n'arrive même pas à fermer mon sac, alors le porter ..."
La solution : le passage au numérique ?
Les directeurs d'établissement soulignent les moyens récemment mis en oeuvre pour alléger les cartables: livres brochés et non plus reliés, diminution du grammage du papier, cahiers de 96 ou 48 pages au lieu des traditionnelles 192 et mise à disposition de casiers dans les écoles.
"La vraie résolution du problème se trouve dans le passage au numérique, les élèves n'auront alors plus besoin que d'un ordinateur portable ou d'une tablette", estime Michel Richard, secrétaire général adjoint du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale (SNPDEN).
Mais pour les kinés, le tout-numérique ne sera pas forcément un remède miracle, car "il n'est pas plus facile de rester dans une bonne position devant un ordinateur que de porter un sac", avertit Frédéric Srour, vice-président du Syndicat national des kinésithérapeutes et rapporteur du projet M'ton dos.