Du temps de leur jeunesse, Roland Ricordeau et sa femme Jeanne ont sauvé 200 enfants juifs à Berjou, petit village de l'Orne. Dans la Hague où ils se sont ensuite retirés, personne ne connaissait leur passé héroïque.
Il y a un an, ils recevaient la médaille des Justes parmi les Nations à titre posthume. Hier, une stèle était dévoilée par deux de leurs enfants à Omonville, dans La Hague.Roland Ricordeau a été le maire de cette commune de 1977 jusqu'à son décès en 1984. Pourtant, personne ne savait rien de son passé pendant la guerre à Berjou dans l'Orne.
Roland Ricordeau était alors instituteur. Avec son épouse, ils ont sauvé un petit garçon, Salomon Pelzman rebaptisé Henry, dont les parents avaient été déportés à Auschwitz où ils ont disparu.
Jeanne et Roland Ricordeau sont allées bien au-delà du simple sauvetage de Henry-Salomon Pelzman, et de beaucoup d'autres, ils lui ont assuré, malgré les difficultés de l'occupation allemande, un quotidien affectueux, lui ont donné un foyer, une éducation et, fait exceptionnel, l'ont hébergé jusqu'à sa majorité.
Son grand frère, Alex Pelzman avait été placé dans un centre de formation pour apprentis. Arrêté et déporté à Auschwitz, il sera le seul survivant de son école. Le couple Ricordeau l'accueillront à son retour et prendront soin de lui.
Secrétaire de Mairie à Berjou, Roland Ricordeau faisait partie de la résistance. Il allait chercher des enfants juifs et les plaçait dans des familles d’accueil de la région. Il aurait ainsi sauvé la vie de 200 enfants juifs.
C'est pour ces actes héroïques et sa grande humilité que la commune d'Omonville a voulu à son tour lui rendre hommage avec cette stèle.