Dans l'entreprise Honeywell de Condé-sur-Noireau, qui fabriquent des plaquettes de frein, l'ombre de l'amiante hante les salariés.
L'amiante, et ses conséquences désastreuses sur la santé.
A une époque, les usines de plaquettes de frein travaillaient avec de l'amiante, et les poussières emplissaient les ateliers.
Les connaissances scientifiques ont montré la dangerosité de ce matériau pour la santé humaine, et les ateliers ont dû changer leurs méthodes, leurs process, et faire disparaître la menace.
De nombreux salariés de l'industrie, exposés directement pendant des années à l'amiante, sont morts ou sont tombés malades.
Des dispositifs d'indemnisation ont été mis en place parallèlement aux changements des méthodes de production.
A l'usine Honeywell, qui fermera le 30 juin 2013, la fibre mortelle n'est plus utilisée depuis 1996.
Mais selon les représentants du personnel, des salariés sont tombés malades après cette date, et la direction fait régulièrement appel à des prestataires spécialistes du désamiantage pour accompagner la maintenance des machines.
"Si officiellement, on n'utilise plus l'amiante pur, l'usine n'a jamais été complètement désamiantée, dénonce Olivier Gaugain, secrétaire du syndicat FO, majoritaire. On continue à en respirer tous les jours, notre santé est en danger."
Les salariés demandent à bénéficier du dispositif amiante dans la perspective de la fermeture du site, ce qui ouvrirait l'accès aux salariés, dès 50 ans et sous certaines conditions, au dispositif et à l'allocation de cessation anticipée d'activité des travailleurs de l'amiante (ACAATA). Selon FO, 120 salariés pourraient remplir les conditions pour en bénéficier, dont 50 salariés dès juin 2013.
Le combat est engagé depuis des semaines, et le climat est tendu autour de cette question.
Voir le reportage de Pierre-Marie Puaud et Pierre Marie Puaud et Franck Bodereau...