Le scrutin, organisé pour élire le président du parti jusqu'en 2015, se déroule de 09H00 et 18H00 dans près de 650 bureaux de vote répartis dans toute la France.
A l'issue d'une campagne féroce entre les deux prétendants, les adhérents doivent départager François Fillon et Jean-François Copé et désigner leur prochain chef pour les trois ans à venir.
Dans cet exercice inédit pour le parti de droite, l'inconnue de la participation rend les pronostics aléatoires. Moyenne ou limitée au "noyau dur", elle peut avantager Jean-François Copé. Forte, elle avantagera François Fillon.
Les résultats ne devraient pas être connus avant 20H00, voire beaucoup plus tard dans la soirée.
Première à voter samedi, la Nouvelle Calédonie a donné une avance à l'ancien premier ministre, mais, pour connaître le vainqueur, les regards se porteront surtout sur les "grosses" fédérations, très disputées : l'Ile-de-France, le Sud-Est, le Rhône ou le Nord.
"La logique veut que Fillon l'emporte, la droite a souvent un réflexe légitimiste en choisissant la sécurité et le grade le plus élevé. Mais Copé a fait indéniablement une très bonne campagne", analysait samedi soir un ex-ministre.
En cette fin de campagne, le ton s'est durci entre les deux camps. L'"inénervable" François Fillon a lâché ses coups en accusant son adversaire de "rechercher le buzz à tout prix" et d'emprunter "tous les virages à droite".
Pas en reste, Jean-François Copé a raillé l'opposition "en pantoufles" incarnée, selon lui, par François Fillon, dépeint en "Hollande de droite".
"Il était vraiment temps que ça s'arrête", juge Xavier Bertrand, qui comme d'autres ténors, appelle par avance le vainqueur à faire des gestes pour recoller les morceaux.
A l'unisson en économie (fin des 35 heures), sur les questions de société (non au mariage gay, non au droit de vote des étrangers) et désormais sur le "ni FN-ni gauche", les deux hommes revendiquent leurs "différences".
François Fillon se pose en "homme d'Etat" et de "rassemblement" et se projette déjà dans le rendez-vous présidentiel de 2017. Jean-François Copé se présente en "premier des militants", promet une "vague bleue" aux municipales de 2014 et recourt aux formules choc ("racisme anti-Blancs", appel à manifester) pour convaincre
un électorat qui n'a pas tourné la page Sarkozy.
L'enjeu du scrutin est grand. Le vainqueur aura une longueur d'avance pour 2017 même si l'échéance décisive sera la primaire de 2016 et si Nicolas Sarkozy pourrait vouloir troubler le jeu.
Outre l'élection du président, les adhérents UMP sont amenés à reconnaître officiellement les "courants" - une première à droite - en départageant six motions en lice (des "Humanistes" à la "Droite forte" en passant par la "Droite sociale").
A suivre, notre reportage sur ce scrutin à Tinchebray, dans l'Orne, fief de Jérôme Nury.